Accueil des réfugiés : refuser la discrimination et construire une action responsable à long terme

L’assemblée régionale a décidé vendredi 17 septembre, d’activer le fonds d’urgence pour faciliter l’accueil des réfugiés sur le territoire de Rhône Alpes. Si les conseillers régionaux écologistes soutiennent pleinement cette décision qui répond à la vocation d’humanisme social de la Région, elle leur semble insuffisante face à l’ampleur du drame humain auquel toute l’Europe doit répondre.

Les nombreux réfugiés qui arrivent aux frontières de l’Europe sont poussés par des crises politiques, militaires, climatiques, économiques et l’amplitude de cet exode exige aujourd’hui l’engagement des collectivités territoriales pour faire face à deux enjeux majeurs :

La discrimination dans l’accueil des réfugiés : l’afflux de personnes menacées par la guerre et la médiatisation des drames liés aux conditions de migrations ne doit pas nous amener à discriminer les personnes qui fuient la misère, par rapport à ceux et celles qui fuient la guerre.

L’action responsable et à long terme : l’émotion générée par la communication mondialisée ne saurait être le moteur de l’action responsable car, loin d’une réaction à chaud et à court terme, nous devons aussi assumer nos responsabilités envers ceux qui fuient le sous développement. Nous déplorons en effet le recul des politiques publiques d’aide au développement soutenable des pays moins avancés, et notamment celle de la France, et le défaut de la communauté internationale qui ne tient pas les engagements qu’elle a pris pour la lutte mondiale contre la pauvreté.

Parmi les causes principales de la pauvreté, nous condamnons les pratiques du commerce inéquitable, les échanges commerciaux fondés sur la rentabilité et le profit maximum, l’inexistence ou la faiblesse de politiques agricoles structurantes dans des zones où l’agriculture, bien quelle représente 75% des ressources, ne permet pas aux paysan/nes de produire une alimentation suffisante pour leur propre survie.

Ces constats, qui sont les causes d’une partie des migrations nous amènent à agir localement pour répondre à la situation, à la fois dans l’urgence et à long terme.

Pour cela, nous devons maintenir et promouvoir une politique d’appui au développement soutenable des territoires des pays les plus pauvres, avec des financements pérennes et un appel à la mobilisation des acteurs des territoires du nord et du sud.

Nous devons également nous mobiliser contre les traités internationaux qui promeuvent le libre échange. Ces accords pris sans concertation avec les populations fragiliseront la situation des pays du sud, limitant les frais de douane et privilégiant les produits importés par rapport à la production locale et à des revenus dignes pour les populations locales.

En conséquence, les conseillers régionaux écologistes attendent une cohérence de l’action régionale qui ne peut participer à l’élan de solidarité pour l’accueil des réfugiés sans se mobiliser également contre les traités de libre échange qui mettront plus encore en fragilité les populations des pays du sud.

Les conseillers régionaux écologistes demandent une véritable mise en œuvre de la délibération votée en Rhône-Alpes en 2011 concernant le soutien aux jeunes sans papiers en formation : soutien des actions de solidarité au sein des établissements scolaires pour leur permettre de poursuivre leurs études, soutien des actions des organisations et associations, notamment RESF et RUSF, pour œuvrer à leur régularisation et à la lutte contre les reconduites à la frontière, aide de la région et parrainage des élus dans leurs démarches de régularisation…

Les conseillers régionaux écologistes souhaitent enfin que la région porte une interpellation forte auprès des gouvernements nationaux et internationaux pour les appeler à investir dans des politiques de Développement soutenable et de lutte contre la pauvreté.

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