Le numérique : un bien commun

Personne ne nie aujourd’hui que les technologies de l’information changent la donne des relations économiques et sociales. L’accès au service public sur tout le territoire, l’économie locale et la transparence des institutions s’en trouvent-ils pour autant renforcés ? C’est une affaire de choix politique. Pour cela, trois conditions : égalité d’accès, logiciels libres et open data.

Premier enjeu : le service public pour tous. Un citoyen doit pouvoir disposer d’une bonne connexion, qu’il habite au centre de Lyon ou dans un hameau isolé du Vercors. C’est une condition importante pour maintenir et créer des entreprises en milieu rural. Par exemple, sans un accès à haut débit, la maison Bontoux, qui exporte des produits à base de plantes aromatiques, n’aurait pas pu se maintenir à Saint-Auban-sur-Ouvèze. Les écologistes se battent pour ce principe.

Deuxième enjeu, le développement local passe aussi par les logiciels libres, ces logiciels inventés par toute une communauté, pas seulement d’amateurs passionnés, mais aussi par des sociétés commerciales. En toute transparence, leur code est mis à la disposition de tous ceux qui veulent le faire évoluer. Ce sont donc de véritables biens communs logiciels. Ce sont aussi de véritables outils professionnels, puisque des administrations comme la gendarmerie nationale ou le Ministère des Finances les ont adoptés. Nous œuvrons pour que la Région suive ces exemples.

Mais la qualité la plus intéressante des logiciels libres tient à leur modèle économique. Les logiciels classiques les plus répandus sont développés par quelques grandes compagnies transnationales qui seules en retirent les bénéfices colossaux sans payer d’impôts en France. Les logiciels libres, eux, servent de base de travail à une multitude de PME de services qui vont faire profession de les adapter à des besoins locaux. Plutôt qu’une rente de situation, les logiciels libres développent donc une véritable économie locale du service.

Troisième enjeu : la transparence et l’appropriation des données publiques. Les institutions disposent de masses d’informations non confidentielles qui jusqu’alors dormaient dans des archives ou des serveurs : horaires des TER, volumes de déchets traités, subventions aux associations… Pour y avoir accès, la commission d’accès aux documents administratifs peut être saisie par les citoyens, mais les délais de recours peuvent être très longs.

Ouvrons donc l’accès aux données qui ont été produites sur fonds publics ! Avec l’open data, la Région peut donner directement accès à tous à ses données en ligne. Ainsi, les citoyens peuvent obtenir aisément des informations sur l’action publique, et les entrepreneurs peuvent proposer des services sur cette base.

Par exemple, si toutes les collectivités locales ouvraient l’accès à leurs données sur les transports qu’ils gèrent, des sites web pourraient proposer les meilleurs horaires pour un déplacement tous réseaux confondus : cars départementaux, TER, bus urbains…

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