Parcs naturels régionaux, avant-postes de la transition écologique
Contrairement aux réserves naturelles et aux parcs nationaux, les parcs naturels régionaux ne sont pas là pour conserver un territoire en l’état. Ils ont au contraire vocation à être des laboratoires où s’expérimentent des initiatives ambitieuses. C’est d’ailleurs l’une de leurs cinq missions principales.
En effet, ces territoires aux patrimoines et aux paysages remarquables sont essentiellement ruraux et trop souvent frappés d’anémie démographique, économique et culturelle. Cependant, ils conservent une agriculture, un artisanat et des services qui ne demandent qu’à continuer leur développement.
C’est pourquoi les parcs n’ont pas vocation à devenir uniquement des espaces récréatifs pour les citadins ou des banlieues-dortoirs pour les villes des vallées. Tout l’enjeu est de valoriser leur potentiel : le développement d’activités de proximité.
Ces territoires fragiles devront travailler en réseau car ils sont et seront encore plus que d’autres confrontés à la raréfaction des ressources en eau, la fin des énergies fossiles et la précarité énergétique, au dérèglement climatique, à l’accès à la santé …
Le parc du Pilat a beaucoup avancé dans l’expérimentation des mobilités durables, et le développement d’activités économiques liées : tout y est fait pour faciliter le covoiturage, l’accès aux transports en commun, le co-working …
Le Massif des Bauges, déjà actif sur les circuits courts dans l’alimentation et l’artisanat, se rapproche de ses villes-portes pour proposer une offre conjointe. Ce parc va également participer à l’opération Territoires à énergie positive : avec les agglomérations qui le bordent, il vise à produire autant d’énergie renouvelable qu’il en consommera d’ici à 2050.
Cinq parcs ont décidé de s’engager dans le projet de centrales villageoises : à l’échelle d’un village, des toits sont utilisés pour poser des panneaux solaires dans le respect des paysages.
Les parcs représentent un véritable gisement d’emplois verts en relation avec la réduction de l’empreinte écologique : gestion de la biodiversité, tourisme vert, filière bois. Ils doivent pouvoir accueillir dans de bonnes conditions tous ceux qui souhaitent vivre et travailler au pays. Il faut donc y développer le télétravail en partenariat avec les entreprises de la région, mais aussi stimuler la vie sociale et culturelle. Ainsi, le parc des monts d’Ardèche cherche à maintenir les « bistrots de pays », à la fois commerces et lieux de vie culturelle.
Il ne faut donc pas hésiter ou tergiverser et engager la création de nouveaux parcs comme dans les Baronnies provençales très bientôt mais aussi plus tard dans la Dombes ou en Belledonne.
La Région Rhône-Alpes est la région française qui compte le plus grand nombre de parcs. En pointe, elle doit donc faire preuve de bien plus d’ambition et d’exigence afin de stimuler et généraliser des initiatives encore trop souvent isolées. Il devient impératif de faire passer le rôle des parcs de laboratoires du développement rural durable à celui d’avant-postes de la transition écologique.