Respect des droits : non à la traque des chibanis !
Partout sur le territoire depuis des mois, les retraités migrants, les « chibanis », font de la part des organismes sociaux l’objet d’un harcèlement aboutissant à les priver de leurs droits élémentaires. Les élus du groupe EELV de la Région Rhône-Alpes condamnent cette chasse aux vieux et, demandent d’urgence un moratoire à l’application des procédures.
L’interprétation très restrictive des textes sur le séjour alterné des retraités migrants entre la France où ils conservent un logement souvent très sommaire (7m² en foyer ADOMA) et leur pays où se trouvent leurs dernières attaches familiales aboutit à la confiscation de leur carte Vitale et à la suppression de leurs aides au logement (APL) voire d’autres prestations.
Des procédures excessives
C’est avec un zèle administratif qui tend vers le harcèlement que des caisses de retraite (Carsat) envoient des agents contrôleurs au domicile même de ces vieillards pour contrôler leur passeport, leurs relevés bancaires.
Cette application excessive des procédures à 40 travailleurs algériens, marocains et tunisiens du foyer Adoma de la Rue de la Baïsse à Villeurbanne qui viennent de se voir supprimer tout versement d’APL va se conclure par leur mise à la rue par leur logeur. Ils vivent pour la plupart dans ce foyer depuis de nombreuses années.
Les élus régionaux EELV veulent alerter sur le système inhumain qui s’est progressivement mis en place. A contrario, la Région finance les lieux d’accueil de ces retraités migrants dans le cadre de la politique de la Ville.
Au contraire, il faut les insérer dans des dispositifs de droit commun, renforcer leur accompagnement social et sanitaire pour un accès égal à la santé et aux structures d’accueil comme les maisons de retraite.
Reconnaissance
Le respect des textes et leur application avec discernement et humanité, dans le respect de la dignité des vieux et vieilles immigré-e-s Une reconnaissance du droit fondamental d’aller et venir sans suspension des droits sociaux en France.
Plus généralement, les politiques publiques sont encore inadaptées à la question des personnes âgées les plus défavorisées.
Des collectifs nationaux se sont mis en place, portant des plateformes de revendication marquées de bon sens et d’humanité. Il est urgent de mettre un terme à cette situation en bloquant ces procédures par un moratoire et par l’ouverture, au niveau national et local, de négociations sur la base des propositions interassociatives formulées à Perpignan le 29 juin dernier.
Il est enfin important de soutenir le travail des associations telles que Le Patio des Aînés, L’Olivier des sages, El Ghorba… et les nombreuses associations de solidarité avec l’immigration qui interpellent les pouvoirs publics depuis de nombreuses années sur cette question : le collectif Justice et Dignité pour les chibanis, Gisti…