Les vacances d’Hugo et Chloé au bord du Rhône

Pour leurs vacances d’été 2050, Hugo et Chloé, retraités, relient Lyon à Marseille en vélo en suivant le cours du Rhône. Après avoir été très en vogue dans les années 2030, la ViaRhona est devenue un grand classique des vacanciers, à l’image de la Nationale 7 cent ans auparavant, au temps où l’automobile devenait un phénomène de civilisation. A la fois lieu de plaisir et de déplacement, cette longue piste cyclable étire son ruban beige le long du bouillonnement émeraude d’un fleuve qui a retrouvé son équilibre. 

La sortie de Lyon est un plaisir. Les abords sud de la ville déploient de petites résidences collectives en bas desquels se succèdent petits commerces et jardins potagers. Le voisinage du Couloir de la Chimie Verte n’est pas une nuisance. Les hautes cheminées ne crachent plus que de la vapeur d’eau, et les tuyaux qui débouchent dans le fleuve n’y apportent que de petits ruisseaux d’eau claire. Afin d’arriver à cela, il a fallu mettre en place une fiscalité écologique et des formations adaptées aux métiers d’avenir. Pour la société, la pollution avait un coût ; elle eut alors un prix pour les industriels qui ont rapidement converti leurs installations.

Midi, après le pique-nique, baignade dans une piscine naturelle alimentée par l’eau du Rhône, redevenu vivant et propre.

Le soir, Hugo et Chloé font étape le long des collines rebondies de la Côte Rôtie. L’ensemble du vignoble pratique l’agriculture biologique, voire biodynamique. Sur la rive opposée, c’est le maraîchage bio qui a gagné du terrain. L’agriculture a créé de nombreux emplois dans les années 2020, et c’est tout un tissu rural qui s’est renforcé. La santé de tous y a aussi gagné.

Pour le dîner, Hugo a réservé une table dans le restaurant de la coopérative des pêcheurs professionnels du Rhône. A la carte : matelote d’anguilles, brochet au beurre blanc, truite meunière… Le fleuve est redevenu un réservoir de biodiversité. Il a fallu plusieurs décennies et une forte volonté politique pour éradiquer ce vestige emblématique du XXe siècle que fut la pollution au pyralène.

Le lendemain, Hugo et Chloé reprennent la route. Ils croisent un ballet continuel de péniches lourdes et silencieuses. La fin du pétrole a aussi sonné la fin des camions sur la route. Le fret emprunte les voies ferrées ou fluviales. Il est d’ailleurs moins important depuis qu’on a relocalisé de nombreuses productions. Les accidents ont diminué, la pollution atmosphérique aussi. Là encore, la santé publique s’en ressent. Si les péniches sont si discrètes, c’est qu’elles marchent à l’électricité produite par les grands panneaux solaires qui coiffent leurs cales. Ces panneaux de nouvelle génération sont 900 fois plus efficaces que ceux de 2010. On le doit à une politique active de soutien à la recherche.

Nos deux cyclistes arrivent alors en vue du site éolien du Tricastin. La France est sortie définitivement du nucléaire, et la centrale encore en cours de démantèlement laisse peu à peu la place à des énergies d’avenir.

Cette vision vous semble utopique ? Au Conseil régional, les élus écologistes luttent et travaillent pour que la réalité s’en rapproche. C’est avec l’appui des citoyens qu’ils y parviendront.

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