Suppression du registre REMERA : Scandale pour la prévention des malformations congénitales

Alain Chabrolle

Le registre REMERA* qui recense les malformations congénitales en Rhône-Alpes s’est vu brutalement retirer sa qualification par les directions de l’INSERM et de l’INVS. Cette décision prise en catimini pendant la période des fêtes, va mettre en péril des emplois dès le 1er janvier 2012. Il y a urgence à annuler cette décision

Les élus écologistes n’acceptent pas la fin de ce registre des malformations congénitales et demandent le maintien immédiat de sa qualification en raison de son utilité majeure, reconnue mondialement, en matière de prévention de la santé et demandent une expertise contradictoire indépendante.

Les malformations congénitales représentent la plus importante cause de mortalité infantile (3,5%). Leurs causes exactes sont souvent inconnues, mais leur lien avec l’environnement est avéré. Des actions de santé publique sur leurs déterminants environnementaux et comportementaux (alcool, tabac, drogues, médicaments) pourraient faire diminuer leur apparition.

Créé en Rhône-Alpes en 1973, le registre REMERA est un des premiers registres des malformations congénitales du monde. C’est l’un des seuls à collecter des données d’exposition. « Ce registre permet de faire le lien entre les causes de mortalité et les facteurs d’exposition, explique Alain Chabrolle, vice-président délégué à la santé et à l’environnement à la Région Rhône-Alpes, il permet d’alerter les autorités sanitaires sur l’origine et l’évolution du nombre de malformations. C’est pourquoi la Région Rhône-Alpes le soutient avec conviction depuis 2007. »

Ce registre collecte ses données dans quatre départements : Isère, Loire, Rhône et Savoie, ce qui représente 60 000 dossiers d’enfants à ce jour. La collecte et la diffusion sont indispensables aux professionnels de santé, aux autorités sanitaires, aux élus … et aux futurs parents pour prévenir ces pathologies.

« Aujourd’hui, l’InVS et l’Inserm, en lui retirant son habilitation, signent l’arrêt de mort de ce registre stratégique et unique sans fondement scientifique ou techniques valables, affirme Alain Chabrolle. C’est en contradiction totale avec les engagements de l’Etat pris au travers des Plan Régionaux Santé-Environnement et des Plans Régionaux de Santé. »

Les élus écologistes de la Région Rhône-Alpes demandent la publication intégrale de l’ensemble des audits de qualification des registres de malformations en France et que le registre REMERA, reconnu encore cette année comme l’un des meilleurs du monde, puisse continuer son activité.

 

*Registre des malformations en Rhône-Alpes

Remonter

UA-25684560-1