Tourisme social & solidaire : des moyens pour relancer les centres de vacances

Classes de neige, séjours pour enfants en difficultés… Le tourisme social et solidaire, c’est  l’apprentissage du vivre-ensemble. Pourtant, dans une société de plus en plus individualiste, ce secteur a perdu les faveurs financières des collectivités locales. A l’initiative de Claude Comet, la Région le soutient désormais.

Rhône-Alpes et ses montagnes sont marquées par l’histoire du tourisme social et solidaire. Cette histoire commence il y a 60 ans avec les premières classes de neige à Praz-sur-Arly. Dans le Vercors, des maisons d’enfants, dont certaines issues de la Résistance, accueillaient les bambins des villes pour leurs vacances. D’autres associations étaient très actives dans la Loire ou la Drôme, à l’exemple d’Arvel ou du Martouret.

Aujourd’hui, environ 800 centres reçoivent des jeunes dans tous les départements de la région. 60 % d’entre eux sont portés par le secteur associatif, mais il existe aussi des centres portés par des collectivités, des mutuelles, des comités d’entreprises…

Désengagement

« L’histoire du tourisme social est une part essentielle du patrimoine touristique de nos territoires, rappelle Claude Comet. Or, aujourd’hui, certaines collectivités oublient de soutenir ces centres, et de faire venir à eux des familles à revenus modestes, pour privilégier des clientèles toujours plus fortunées. »

A Chamrousse, depuis les années 60 le centre Bachat-Bouloud a accueilli chaque année des milliers de jeunes. Ses pavillons étaient la propriété de villes comme Lyon, Echirolles ou Mantes-la-Jolie et de départements comme le Loiret ou le Bas-Rhin. Le coût des rénovations et le désengagement de ces collectivités ont fait que le centre a été reconverti en résidences de tourisme vides les trois quarts du temps.

Pendant ce temps, selon une étude du Crédoc, le taux de départ en vacances chez les familles modestes est passé de 46 à 32 % entre 1998 et 2009.

Emplois stables

Ainsi, le tourisme solidaire se porte mal. Pourtant, à la différence de tant de meublés qui restent clos plusieurs mois, ces centres sont ouverts une bonne partie de l’année, ce qui induit des emplois stables et des retombées économiques.

Exemple dans le Vercors, le centre « musique et montagne » propose 85 lits remplis à 85% et ouverts dix mois par an. Seize personnes y travaillent à l’année. Il propose une expérience de vie en communauté à des personnes autistes, des jeunes issus de quartiers défavorisés, des élèves en classes découverte…

Mixité sociale

A l’heure où la société s’individualise et se précarise, ce secteur est porteur de valeurs. « On a oublié à quel point il est important de faire partir jeunes et familles, estime Claude Comet. Pour faire évoluer la société, il faut revenir vers des valeurs de mixité sociale et redonner un sens à la vie en collectivité. Grâce à cet apprentissage précoce, les jeunes peuvent porter à nouveau un sens du bien commun. »

C’est pourquoi, depuis 2011, la Région soutient ces structures qui accueillent les jeunes et familles n’ayant pas les moyens de partir en vacances. Le but : faire découvrir aux jeunes les moins fortunés les territoires de Rhône-Alpes en toute saison, favoriser la conscience d’une citoyenneté européenne et d’une planète partagée.

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