Intervention de Noël Communod sur l’Organisation de l’offre de formation professionnelle continue de la Région Rhône-Alpes

C’est à un régionaliste que revient l’honneur de formuler les commentaire de notre groupe sur cette première délibération relative au Service Public Régional de Formation.

Janie TremblayetVéronique Roussellecommenteront les deux délibérations suivantes.

Trop complexe, trop loin des réalités, trop centralisé, notre système de formation continue n’a cessé de dériver depuis sa mise en place en 1972. Les responsabilités sont donc partagées, mais on peut constater que c’est au cours des dernières années que le nombre des exclus a explosé.

Le premier mérite des délibérations présentées parPhilippe Meirieu est de remettre à plat l’analyse et de ne pas prendre le problème une nième fois par le petit bout de la lorgnette, c’est-à-dire en créant un ou des dispositifs supplémentaires.

Trop complexe : les jeunes désorientés, déjà exclus de notre vie sociale, sont effarés à l’idée de se confronter au millefeuille des organismes et dispositifs dont ils ne comprennent ni le fonctionnement, ni les finalités. Il était temps de proposer une offre regroupée et simplifiée.

Trop loin des réalités :

C’est d’abord ces publics marginalisés que vise la nouvelle organisation. A ce titre, la clarté de la définition des compétences premières est significative de l’objectif.

Ce sont ensuite les salariés fragilisés, appartenant à des entreprises (TPE ou PME) souvent elles-mêmes fragilisées par la crise économique. Quand l’angoisse de la faillite menace, ces entreprises, ces employeurs n’ont plus les moyens d’affronter la paperasserie et les exigences des organismes.

Les réalités économiques évoluent très vite actuellement. La délibération donne les moyens de s’appuyer sur les analyses de besoins réels des entreprises et employeurs de toute nature. Donner des espoirs à des jeunes en les envoyant dans des filières qui ne mènent à rien puisque les emplois n’existent plus est irresponsable.

Dans cet esprit, la délibération fixe les objectifs et surtout les obligations du service public régional. Elle fixe également clairement les obligations des opérateurs.

Trop centralisé :

Le niveau régional est le bon niveau pour adapter les dispositifs aux besoins réels des jeunes et particulièrement ceux que les dispositifs étatiques ont laissé au bord du chemin.

La quasi-totalité des pays d’Europe a régionalisé la formation depuis longtemps et notamment tous les pays fédéraux qui nous entourent. Il est temps de comprer nos résultats et de réagir.

C’est tout le mérite de ces quatre délibérations qui ont adopté les principes de la simplification et de la souplesse.

Aujourd’hui, l’Etat vient d’annoncer une série de mesures par lesquelles il montre sa volonté de reprendre en main une part de la formation. C’est d’abord complètement contraire à la décentralisation, puis à la délégation faite aux régions de cette compétence. C’est contraire à la volonté de clarifier les compétences affichées par la réforme territoriale. C’est enfin contraire à la politique de rationalisation budgétaire mise en œuvre, l’Etat gardant une couche de fonctionnaire en doublon avec les régions.

La modernisation dont sont capables les régions (et la présente délibération le prouve encore), la souplesse dont elles sont capables font des régions le niveau idéal de responsabilité pour la formation tout au long de la vie.

C’est pourquoi j’ajoute, à titre personnel, que nous devrons réfléchir un jour prochain à régionaliser TOUTE la formation. Tous les pays d’Europe l’ont fait et beaucoup ont de meilleurs résultats que nous aujourd’hui.

 

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