Urbanisme : dépolluer plutôt qu’étaler la ville
Gérard Leras et la Région se penchent sur les coûts respectifs de l’étalement urbain et de la dépollution des friches industrielles, réputée chère. Avec une vision plus globale, la ville a intérêt à grandir sans faire tache d’huile.
Pavillons, immeubles, zones industrielles… Depuis plusieurs décennies, les villes s’étalent loin de leurs centres. Le mouvement peut sembler irréversible, stimulé par des prix de l’immobilier qui ont doublé en dix ans dans certaines agglomérations de Rhône-Alpes.
Cependant, l’étalement n’est pas uniforme. Il laisse derrière lui une multitude de petites taches grises. Tout près de nos centres-villes, des hectares de friches industrielles sont laissées à l’abandon. Rhône-Alpes héberge 17% des sites pollués de France. On construit peu sur ces sites car la démolition et la dépollution sont réputées coûteuses.
C’est pourquoi Gérard Leras et la Région se sont penchés sur le coût de l’étalement urbain, en lien avec d’autres régions européennes.
Le vrai coût de l’éloignement
« Nous voulons aider les collectivités locales et les ménages à maîtriser leurs coûts, explique-t-il. Nous devons combattre l’idée reçue que s’installer plus loin est forcément moins cher. Avant d’urbaniser une zone lointaine, une collectivité est obligée de se poser la question des coûts de fonctionnement durables engendrés par les nouveaux réseaux à créer : transports, assainissement, eau, électricité, fibre optique… »
Pour les particuliers aussi, la facture peut s’avérer salée. Oui, on peut acheter plus grand et moins cher quand on s’éloigne de 40 ou 50 kilomètres. En revanche, gare aux frais de transports ! Afin d’avoir les outils en main pour décider, la Région proposera bientôt aux citadins un outil en ligne de calcul des vrais coûts d’une installation en grande banlieue ou à la campagne.
Réhabiliter les friches devient rentable
En comparaison, le coût élevé de réhabilitation des friches n’est pas une fatalité. « C’est en grande partie une question de volonté politique, explique Gérard Leras. Il faut organiser la filière pour faire plus vite, mieux et moins cher. Des procédures administratives peuvent être raccourcies. Des dépenses peuvent être évitées en adaptant le moyen de dépollution à chaque situation. Les gravats, considérés comme une charge à éliminer, peuvent être valorisés en les recyclant. Enfin, nous pouvons agir pour adapter l’outil industriel dans la région. »
Ce sont ces mesures que Gérard Leras met en place avec la deuxième phase de la stratégie foncière de la Région.
– En savoir plus : le site du projet européen Moreco…