Alain Chabrolle : «On ne peut plus protéger la biodiversité milieu par milieu»
Alain Chabrolle met en place une trame verte et bleue sur le territoire de la région afin de donner une véritable cohérence à la protection des milieux naturels.
Par Alain Chabrolle
«Aujourd’hui, on assiste à une perte croissante, souvent irréversible de la biodiversité. Ainsi, les populations d’hirondelles ont perdu 40% de leurs effectifs. Plus largement, le rythme d’extinction des espèces s’est accéléré de 1 000 à 10 000 fois.
L’une des causes majeures de cet appauvrissement est la fragmentation et la perte des milieux naturels et agricoles. L’extension des villes, les autoroutes et autres compartimentent les milieux… Or, quand les milieux ne peuvent plus communiquer, la faune et la flore sont isolés, le patrimoine génétique s’appauvrit, et les espèces ne peuvent plus ni croître, ni s’adapter.
Depuis cent ans, on a protégé les espèces remarquables, on a créé des parcs et des réserves ici et là. Parallèlement, la Région gérait des contrats de rivière, des contrats de zones humides, des contrats de corridors, des contrats de biodiversité…
Aujourd’hui, il est urgent de prendre de la hauteur en considérant la question de manière plus globale. On ne peut plus protéger la biodiversité milieu par milieu. Récemment, la Région est devenue chef d’orchestre de la biodiversité. J’ai donc décidé de tout remettre à plat avec un contrat unique « vert et bleu » avec des zones préservées reliées entre elles par des corridors biologiques, couloirs de vie, pour que les espèces puissent circuler, échanger…
Il est temps maintenant de protéger, restaurer les continuités écologiques, en concentrant nos efforts sur les zones cartographiées à enjeux prioritaires du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), que je viens de faire adopter. Cela passera localement par des zones préservées inscrites dans les PLU, reliées entres elles par un réseau de corridors, la Trame Verte et Bleue.
Protéger ainsi la biodiversité, c’est protéger les ressources naturelles et nos biens communs, pérenniser les services immenses que rendent les écosystèmes.
Protéger la biodiversité, c’est aussi, comme nous le faisons, lutter contre les pollutions néfastes aux espèces, contre les plantes invasives, ou éduquer et former au respect de la nature.»