Economie : la Région pilote-t-elle son réseau de partenaires ou en est-elle l’otage ?

La politique économique de la Région se concentre sur les aides à l’export à travers des dispositifs multiples, parfois opaques et peu lisibles. Les élus EELV plaident pour une simplification autour de critères précis pour que l’économie serve l’intérêt général.

Aujourd’hui, les aides publiques à l’export sont comme des bouteilles à la mer : on n’a aucune idée de leurs effets. Quelles sont les retombées de ces aides publiques, non seulement en termes de PIB, mais en termes d’intérêt général? Combien d’emplois créés et pour quel coût d’argent public? Quelle utilité pour la société en Rhône-Alpes et dans les régions ou pays concernées ? Il est urgent d’évaluer leur action.

«L’action politique trouve tout son sens en construisant de façon transparente des critères clairs permettant de sortir de la logique financière et court-termiste du « libre marché » voulue par les promoteurs du traité transatlantique Tafta, estime Alexandra Cusey, co-présidente du groupe EELV au conseil régional. Critériser l’action publique c’est soutenir des échanges porteurs d’un réel développement humain.»

Un ensemble de dispositifs ne fait pas une stratégie. Il y a urgence à clarifier la jungle illisible et redondante des organismes qui aident les entreprises à l’export : plans de développement à l’international des pôles de compétitivité et clusters, agence Erai, Idéclic stratégie international, programme régional d’internationalisation des entreprises… A cela s’ajoutent des coopérations économiques privilégiées avec le Québec, la Pennsylvanie, le Parana ou Shanghai.

Des partenaires opaques et coûteux

Il y a aussi à assainir leur gestion. Un organisme comme Erai, censé être le « bras armé » de la région pour l’export, est un modèle d’opacité : pertes financières massives, multiples réserves du Commissaire aux Comptes, dissimulations d’informations… Le superflu et très coûteux « pavillon de Shanghai », construit pour l’Exposition Universelle de 2010, en est un parfait exemple.

Pour Jean-Charles Kohlhaas co-président du groupe des écologistes à la Région : « Erai est le symbole d’une politique qui n’est plus maîtrisée. La multiplication de ses filiales déficitaires et des dérapages pharaoniques comme le pavillon de Shanghai sont très coûteux pour la Région. Le retour sur cet investissement n’est même pas évalué. Les élus n’ont pas accès aux informations, on est dans l’opacité totale depuis des années. »

La stratégie économique de la Région, votée en 2011, affichait à l’origine une double volonté de favoriser son marché intérieur et d’encourager l’exportation. Dans les faits, les efforts se concentrent sur l’export vers les marchés européens et des nouveaux marchés (Asie, Inde, Brésil).

Pour une économie au service de l’intérêt général

Rhône-Alpes doit continuer à se tourner vers l’extérieur. Avec sa politique de coopération solidaire, elle le fait déjà dans un esprit d’échange mutuel au service des populations et de l’environnement. Ce sont ces mêmes valeurs qui doivent guider ses coopérations avec les pays du Nord. La croissance seule ne suffit pas à servir l’intérêt général.

Ainsi, la Région doit lutter contre les paradis fiscaux et le dérèglement climatique. Elle doit stimuler l’emploi et la création de petites entreprises. Elle doit favoriser l’accès de tous aux biens communs comme l’eau et aux services de base comme la santé. Elle doit exclure les OGM et les armes des actions soutenues.

– Aller plus loin : lire l’analyse des élus EELV – La Région Rhône-Alpes et le soutien des entreprises à l’international

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