Biométrie : non à la banalisation du fichage morphologique à l’école

Le conseil général du Rhône a décidé de mettre en place un système de biométrie pour contrôler l’entrée du réfectoire collège Jean-Moulin. Les conseillères générales EELV se sont opposées à ce système. À la demande des élus EELV, le conseil régional qui provisoirement y envoie les élèves du lycée Saint-Just a refusé son soutien.

Avant la biométrie : l’enfant arrive à la cantine, passe sa carte magnétique sur un capteur, un-e employé-e l’accueille et lui tend un plateau.

Après la biométrie : l’enfant compose un code puis pose sa main sur une surface sensible qui va reconnaître la forme de sa paume. Si la famille a bien payé la note, le système libère un plateau que l’élève peut prendre. Si la note n’a pas été payée, un voyant rouge s’allume, et le système ne libère pas de plateau.

Avantages annoncés par les promoteurs du système : pas de risque de se faire racketter sa carte, pas de problème de perte de carte, fluidification de la file d’attente.

L’expérience démontre au contraire que la fluidité des files d’attente n’est pas au rendez-vous, le temps de  reconnaître l’empreinte de la main n’est pas plus rapide. Sur la question de la sécurité, rien ne laisse penser aujourd’hui qu’il y ait un problème de racket ou de fraude des cartes qui justifie la hauteur de l’investissement – plus de 18 000 euros – et surtout la façon de le résoudre sans effort éducatif à la citoyenneté. Ces systèmes de gestion de flux de masse fleurissent car les établissements sont de trop grande taille et incitent à l’introduction de machines en lieu et place d’éducateurs : vidéosurveillance, biométrie et demain gestion des absences via des codes-barres, est-ce l’environnement éducatif que nous voulons pour les jeunes collégiens ?

  « Même s’il semble anodin et sans conséquence, le système biométrique consiste à banaliser le fichage de caractéristiques physiques dans nos lieux d’éducation, estime Hélène Le Gardeur, conseillère régionale EELV de Rhône-Alpes. De plus, il supprime la présence humaine en prétendant réduire les coûts, mais le remplacement de l’homme par la machine ne fait que les déplacer. Or, quand on évoque les problèmes de perte de repères des adolescents, c’est justement cette question de la présence humaine dans nos établissements qui revient. Il s’agit d’un choix de société. Nous nous félicitons du retrait du soutien de la Région sur ce dossier. »

 

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