Maisons de naissance «les conseillers régionaux PS et UMP contredisent leurs parlementaires»
Albane Colin, conseillère régionale, a écrit à ses collègues PS et UMP afin de souligner les contradictions de leurs positions à propos des maisons de naissance.
Chers collègues,
Lors de la session plénière d’octobre, nous vous avons proposé de soutenir financièrement les maisons de naissance. Le 28 novembre dernier, la loi autorisant l’expérimentation des maisons de naissance a été adoptée par l’Assemblée Nationale.
Nous vous proposions alors de soutenir cette avancée (la loi étant passée au sénat au mois de juin), issue d’un travail entre professionnels, associations et usagers. Ce vote de l’Assemblée montrait qu’il était désormais acté que la sécurité des mères et des enfants est assurée dans ce type de structures, déjà présentes chez nombre de nos voisins.
Nous vous proposions d’autre part, si la Région n’était pas retenue dans le cadre de l’expérimentation, de soutenir des structures qui deviendraient des maisons de naissances au terme de l’expérimentation, afin, faute de maisons de naissance, de proposer aux rhônalpins des structures de préfiguration. Ce sont des structures similaires à des structures existantes, qui sont décrites dans le rapport de la Cour des comptes de 2011. « En l’absence de cadre juridique, des préfigurations de maisons de naissance ont néanmoins été lancées depuis quelques années : ainsi, notamment en région parisienne, la maison de naissance du centre hospitalier René-Dubos à Pontoise, où les deux sages-femmes responsables sont salariées de l’établissement ; et le CALM aux Bluets, où les sages-femmes sont libérales ».
Bien évidemment et obligatoirement, comme l’explique la délibération, ce soutien se serait inscrit dans un projet porté par des professionnels, en accord avec l’Agence Régionale de Santé.
Nous avons été surpris par vos réactions. Nous convenons que par choix économique, vous ne votiez pas le rapport. Nous convenons aussi que, pour vous inscrire dans le strict cadre de la loi, vous ne votiez pas le point qui concerne les structures de préfiguration.
Mais lors de vos interventions, vous avez donné un message très négatif aux rhônalpins en vous positionnant contre le principe même des maisons de naissance. Au travers de prises de positions, vous vous êtes démarqués de la position de vos élus au niveau national.
Ainsi, au Parlement, le groupe UMP, le groupe socialiste et le groupe UDI soutiennent la loi.
Le groupe CRC, évoquant des questions de financement et la « concurrence » avec les maternités, n’a pas voté la loi.
Lors des débats qui concernent ce projet de loi, aucun de vos groupes ne s’est exprimé contre le fond de cette expérimentation, c’est-à-dire la sécurité et le bien fondé, en termes d’offre de soin, du principe des maisons de naissance, lesquelles existent déjà chez nombre de nos voisins européens.
A l’Assemblée, le groupe UMP ne s’est en aucun cas exprimé avec la virulence de Mme André-Laurent qui a prétendu que les structures d’accouchement physiologique équivalaient à un accouchement « aux pieds des arbres ».
Le groupe socialiste n’a pas exprimé de crainte vis-à-vis d’un prétendu retour sur les combats féministes, mis en avant par Mme Eyballin.
D’autre part, nous avions attaché à la délibération un vœu de soutien aux sages-femmes.
Ici encore, nombre de vos élus nationaux ont signifié, par des questions au gouvernement notamment, leur soutien aux sages-femmes pratiquant l’accouchement à domicile, afin de leur permettre de s’assurer. Nous n’avons pas compris vos positionnements négatifs sur ce point.
Vous trouverez ici les questions au gouvernement de vos députés.
L’accouchement à domicile est un droit… Les élus doivent faire en sorte qu’il puisse être appliqué.
En ce qui concerne la revalorisation des actes, notre vœu proposait de rectifier des situations injustes, dans un contexte national tendu avec la profession qui demande la reconnaissance de ses compétences… Nous prenons acte de votre manque de solidarité envers ce corps de métier.
Nous saluons le courage des deux élus socialistes qui ont pris leurs responsabilités en votant ce vœu.
Nous restons à votre disposition pour travailler sur ce dossier, et vous prions, chers collègues, d’agréer nos sincères salutations.