Sport-business ou sport pour tous ?
Tournoi de foot, rando à skis, aviron, course à pied… Rhône-Alpes est bien lotie pour le sport. Cependant, le sport a plusieurs visages. Il peut être un puissant outil de mixité sociale ou bien un lieu de promotion d’une élite minuscule. Il peut servir à cultiver l’équilibre du corps ou bien le transformer en une machine de rendement.
Lorsqu’on pousse à l’extrême l’idéologie de la compétition, quand l’argent roi entre en jeu, le sport tombe dans ses pires travers : corruption, dopage, brassage d’argent stérile… Le projet de grand stade de l’OL n’est qu’un monument à cette dérive absurde. Les grands élus lyonnais qui fournissent une aide indirecte mais massive au projet devraient tourner leurs regards vers le stade des Alpes qui a coûté près de 100 millions d’euros au contribuable pour se remplir à 10 % lors des matches du Grenoble Foot 38, désormais en classé en CFA.
Heureusement, partout en Rhône-Alpes, dans villages et quartiers, des associations promeuvent une vision humaniste et coopérative du sport pour tous et toutes, quel que soit son âge ou son état de santé. Elles méritent que la Région les soutienne et les conduise à construire des ponts entre les communautés et les générations, voire à ouvrir de nouveaux horizons aux sportifs.
A Saint-Étienne, l’association Zoomacom co-gère des locaux avec Jeunesse Foot Sud dans l’objectif de proposer de nouvelles activités à 300 enfants d’un club de foot âgés de 7 à 17 ans. Le foot y sert de point de départ vers des activités aussi variées qu’aéromodélisme, jeux-vidéo, consommation collaborative, atelier CV en ligne, jeux en bois… Les enfants y sont incités à prendre des initiatives, les plus âgés à construire une vie de quartier avec leurs enfants et petits-enfants.
Le sport est aussi un formidable instrument d’intégration. Ainsi, le conseil régional soutient des tournois de foot gay. Les préjugés dus à certains comportements vus dans les stades sont alors directement combattus. Le foot peut ainsi être un moyen d’aborder la lutte contre les discriminations sur l’origine familiale, l’apparence physique, la préférence sexuelle…
Le soutien aux fédérations handisport est important pour que chaque personne handicapée puisse avoir accès à un club, où qu’elle soit en Rhône-Alpes.
Il faut aussi donner plus d’écho au sport féminin qui est en train de trouver une reconnaissance médiatique.
Enfin, en tant qu’activité physique, le sport est le premier moyen de prévention des maladies. Pour Alain Chabrolle (EELV), vice-président santé-environnement de la Région, la course Run In Lyon est chaque année l’occasion de proposer un « village santé » où coureurs et public sont sensibilisés à une pratique sportive et à un mode de vie favorable à leur santé…
La puissance publique doit soutenir le sport pour tous plutôt que sponsoriser le sport-business. Les écologistes proposent donc qu’en France, une contribution soit prélevée sur les partenariats privés avec les clubs pour financer la réhabilitation des stades, des gymnases et des équipements pour tous, particulièrement dans les quartiers populaires ou ruraux.