Chronique de l’assemblée régionale du 11 juillet 2013
La dernière assemblée plénière avant les vacances s’est donc tenue ce jeudi 11 juillet. On y a parlé beaucoup d’écologie et un peu d’Europe. Si elle a mal commencé avec un faux débat sur le projet Lyon – Turin, cette assemblée a été l’occasion de débattre d’écologie industrielle, de reconversion foncière, de réserve naturelle et des fonds européens.
Lyon Turin : développons le fret dès maintenant
Les élus écologistes avaient demandé au mois de mars que la Région organise un débat autour du projet Lyon – Turin. En n’invitant que des promoteurs du projet, Jean-Jack Queyranne a transformé ce débat en opération de lobbying en faveur du nouveau tunnel international. Favorables au Lyon Turin ferroviaire, mais par le tunnel du Mont Cenis, les écologistes n’ont pas participé à cette opération de promotion d’un tunnel coûteux et inutile.
«On vient d’investir 900 millions d’euros dans un tunnel existant qui n’est utilisé qu’à 20% de ses capacités. Les promoteurs sont obsédés par une hypothétique subvention européenne, ils veulent creuser un nouveau tube de 57 kms à 10 milliards sans se préoccuper des lignes en piteux état qui y mènent. La priorité doit être le développement d’un itinéraire fret entre Lyon et les Alpes en modernisant profondément les lignes existantes », explique Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la commission transports à la Région.
Les vallées alpines sont saturées de camions et l’air devient irrespirable. Il faut agir dès maintenant pour mettre ces camions sur les rails. Ce projet pharaonique de tunnel international n’apporte pas de solution immédiate.
«Si on veut développer dès maintenant le fret sur le modèle Suisse, il faut mettre en place une éco-redevance sur le fret routier à un niveau conséquent. Elle permettrait de financer des infrastructures alternatives à la route, mais aussi d’assurer leur attractivité, en rétablissant la vérité des coûts du transport routier. » ajoute Pierre Mériaux.
► Lire aussi : Les écologistes sont pour le Lyon – Turin par le tunnel du Mont Cenis
► Ce que la presse en dit : Rhône-Alpes : le vrai-faux débat sur le TGV Lyon-Turin – Rue89Lyon
Rhône-Médian : les déchets industriels deviennent des ressources
L’écologie n’est pas l’ennemie de l’industrie ! La Région fédère entrepreneurs, élus et techniciens de la zone industrialo-portuaire de Salaise-sur-Sanne autour d’un projet d’écologie industrielle.
Ainsi les aménagements portuaires et ferroviaires permettent un véritable report du transport de marchandises de la route vers le rail et le fleuve.
En faisant collaborer les entreprises, on décloisonne les activités pour gagner en sobriété et efficacité: les déchets de l’un deviennent les ressources de l’autre. Gérard Leras (EELV) a poussé fort ce projet.
«Alors que le partenariat de la Région avec Biovallée, qui porte un projet de développement de territoire équilibré et écologique en milieu rural s’achève, la Région boucle la boucle avec Rhône Médian, territoire porté sur un développement plus industriel» s’est félicitée Albane Colin.
Agir concrètement pour reconvertir les friches industrielles
L’établissement public de l’ouest rhonalpin (EPORA) est un des outils de la Région pour remplir nos objectifs régionaux en matière foncière : un aménagement du territoire sobre en consommation de terres agricoles, créer du logement et réaménager, dépolluer et reconvertir des friches industrielles.
Les élus ont donc voté l’élargissement de cet outil à la Drôme et l’Ardèche. Pouvoir agir sur le foncier est au cœur de notre action régionale.
«EPORA doit travailler sur son patrimoine foncier pour remettre en état des terrains en dépolluant des anciennes zones industrielles mais doit aussi maintenir des éléments du passé qui sont riches en histoire et permettre de nous projeter dans l’avenir. On peut par exemple transformer des anciennes usines en friches culturelles.» souligne Olivier Longeon.
Gérer les fonds européens pour sortir de l’austérité
Les fonds européens en matière sociale (FSE), d’aménagement du territoire (FEDER) et d’agriculture (FEADER) étaient autrefois gérés par l’Etat. Ils sont désormais du ressort des régions.
C’est ainsi une demande ancienne des écologistes qui est satisfaite. L’assemblée a délibéré des orientations pour la distribution de plus de 350 millions d’euros jusqu’à 2020.
« La politique européenne d’austérité n’est pas une solution à la crise mais un facteur aggravant. L’Europe doit désormais apparaître comme un apporteur de solutions. En gérant ces fonds nous avons aujourd’hui l’occasion de démontrer que l’Europe est utile pour la vie quotidienne des rhonalpins car elle accélère la transition écologique si nécessaire. » a expliqué Eric Piolle.
Une réserve naturelle aux Saisies (Savoie)
Sous l’impulsion d’Alain Chabrolle (EELV), vice-président délégué à la santé et à l’environnement, Rhône-Alpes est en train de créer la treizième réserve naturelle de son territoire et la première de Savoie : la réserve de la Tourbière des Saisies – Beaufortain – Val d’Arly.
Le site représente la plus grande zone tourbeuse acide d’altitude connue au niveau de l’Arc Alpin européen. Objectif à terme : tripler la surface en réserve naturelle pour garantir la biodiversité si menacée.
«Il ne s’agit pas de mettre cet espace sous cloche pour se dédouaner de faire n’importe quoi ailleurs», a souligné Jeannie Tremblay dans son intervention.
Le Front National, lui, n’a pas compris le sujet, trouvant le moyen de s’en prendre aux camps de gens du voyage. L’UMP s’est opposée au projet, allant à l’encontre des élus locaux de tous bords impliqués dans le projet.
Le groupe des élus écologistes vous souhaite de bonnes vacances, n’hésitez plus à prendre le train pour parcourir notre région !