Syndicats : lettre ouverte de Soutien aux 5 de Roanne
Les élus EELV apportent leur soutien aux 5 de Roanne et aux 2 syndicalistes roannais qui ont récemment été placés en garde à vue car ils avaient refusé d’être soumis à des prélèvements ADN. Ils appellent à l’arrêt des poursuites aux syndicalistes poursuivis en Rhône-Alpes ainsi qu’au vote d’une loi d’amnistie pour ceux qui se sont battus pour la planète et ses habitants, et enfin à la fin du fichage ADN des militants.
Madame, Monsieur, Chers amis du comité de soutien aux syndicalistes de Roanne
Par cette lettre nous souhaitons affirmer le soutien du groupe des conseillers régionaux Europe Ecologie Les Verts aux 5 de Roanne et aux 2 syndicalistes roannais qui ont récemment été arrêtés à l’aube pour être placés en garde à vue car ils avaient refusé d’être soumis à des prélèvements ADN.
Le « crime » de ces 2 syndicalistes et des 5 de Roanne réside dans la réalisation de graffitis sur un mur lors d’une manifestation contre la réforme des retraites de 2010. Ils ont certes été reconnu « coupables » par la cour d’appel de Lyon en novembre dernier, mais sans avoir à exécuter leur peine. Ce qui démontre bien toute la relativité de leur condamnation.
Le groupe Europe Ecologie Les Verts au Conseil Régional est scandalisé d’une telle escalade et d’une telle tentative de criminalisation de toute action syndicale ou associative. Cela fait suite à une autre condamnation à Grenoble, en mars 2013, visant aussi un graffiti fait par un parent d’élève dans le cadre d’une lutte pour la défense du service public de l’éducation au lycée Emmanuel Mounier.
Les députés et sénateurs EELV demandent d’ailleurs actuellement une loi d’amnistie pour de tels actes. En effet dans une démocratie moderne l’amnisitie ne devrait pas dépendre du bon vouloir du seul chef de l’Etat, aussi avisé soit il.
Depuis 1791 l’amnistie est conçue comme une loi de réconciliation des Français. Nicolas Sarkozy a interrompu cette tradition. Le retour à une présidence normale aurait pu, aurait dû, nous conduire à adopter rapidement une loi prévoyant l’amnistie de tous ceux qui, durant le quinquennat précédent, ont tenu à faire avancer, par la lutte sociale ou associative, nos lois vers plus de justice sociale et environnementale.
Nous déplorons – et c’est pour nous important – l’exclusion du texte des mouvements qui luttent pour la défense de l’environnement et des droits humains et citoyens. Nous pensons aux militants de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes, aux militants qui luttent contre les lignes à haute tension, dites THT, aux faucheurs d’OGM, aux militants contre les trains Castor, aux opposants à la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, à toutes celles et à tous ceux qui ont défendu nos services publics – hôpitaux, gares, écoles –, à toutes celles et à tous ceux qui ont pu barbouiller les mobiliers urbains pour s’opposer au trop-plein de pub, ou encore, et ce ne sont pas les moindres, à celles et à ceux qui ont commis le délit de solidarité avec les sans-papiers, délit abrogé récemment.
Forcer les militants interpellés à des prélèvements ADN est une dérive de l’application d’une loi qui n’a pas été votée pour cet usage, qui revient à assimiler de fait des militants à des criminels.
Les conseillers régionaux EELV réunis en session de l’Assemblée Plénière ce jeudi 30 mai affirment leur position :
– arrêt des poursuites des 5 de Roanne et des autres syndicalistes poursuivis en Rhône-Alpes ;
– vote d’un loi d’amnistie au parlement pour rendre justice pour ceux qui se sont battus pour la défense de la planète et de ses habitants : pour sauver leur emploi, pour défendre des services publics, pour lutter contre l’imposition par certaines firmes de semences et autres polluants dangereux, …