Subventions culturelles : des voix s’élèvent pour demander une autre répartition

Le directeur des Nuits Sonores rejoint les analyses d’Europe Ecologie – Les Verts sur la répartition du budget culturel lyonnais, à 95% dirigé vers les grandes institutions.

Par Catherine Herbertz

Où va l’argent public destiné à la culture ? Le numéro de mars de Lyon capitale aborde frontalement cette question pour la ville de Lyon. Vincent Carry, directeur des Nuits sonores et Vincent Guillon, chercheur à Sciences-Po Grenoble, y posent des questions qui font écho à de nombreuses interpellations du groupe Europe Ecologie – Les Verts au conseil régional.

Omerta

« Il y a une omerta absolue sur le fait que 90 % des moyens publics de la culture vont vers une population ultraminoritaire  et qui n’a pas besoin des moyens publics de la collectivité pour financer  sa consommation culturelle », dit Vincent Carry, qui ajoute « si on traitait le logement social comme on traite aujourd’hui la culture, on donnerait des logements aux cadres supérieurs qui roulent en 4×4 ».

C’est précisément ce que défend Europe Ecologie – Les Verts. Alors que 95% du budget culturel municipal va aux plus grandes institutions, il apparaît nécessaire de dresser un état des lieux précis et d’instituer une transparence absolue.

Iniquité

Lyon-Opera 	- photo Ludovic Courtès - licence cc

L’iniquité du financement des esthétiques savantes et actuelles est également pointée par un rapport de Nouvelle Agence Culturelle régionale de Rhône-Alpes, la Nacre. Une politique culturelle qui « crée une ségrégation territoriale, sociale et générationnelle » selon les termes de Vincent Carry.

Nous ne pouvons que souscrire au constat posé : un conservatisme et un immobilisme qui ne remettent  pas en cause un système hérité de Malraux et Lang.

A Lyon comme ailleurs, pour toute politique culturelle, territoriale et nationale, la crise actuelle devrait constituer une opportunité pour favoriser l’équité des financements envers tous  les publics, tous les territoires, toutes les disciplines et toutes les  esthétiques. La baisse des financements culturels rend encore plus nécessaire la transparence et une redistribution entre les institutions et des formes d’organisation plus fragiles.

 

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