[VIDEO] Développer de façon cohérente, efficace et lisible la transition énergétique.

Les écologistes ont amendé le budget pour développer l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables dans les lycées de Rhône-Alpes.

Monsieur le Président,
Cher(e)s collègues,
Nous avons voté en 2010 un objectif ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au patrimoine et aux politique régionales : -40 % d’ici 2020, et -80% d’ici à 2050. Pour atteindre pareils objectifs, pour garder l’horizon 2050 dans notre ligne de mire, il faut impérativement se mettre dès à présent en ordre de marche !
Notre plan Climat régional nous a permis de mesurer les efforts à faire dans le périmètre propre de l’action régionale. Or, 72% des 375 000 TONNES DE GES émises par notre conseil régional viennent des lycées.
C’est donc là que doit porter notre effort majeur, basé sur les principes du triptyque connu désormais par tous, à défaut d’être pratiqué par tous : sobriété, efficacité énergétique et énergies renouvelables.
Justement, nos amendements visent à accélérer notre propre transition énergétique, à passer du discours à la pratique généralisée, à nous donner les moyens de respecter nos engagements en étant exemplaires et pédagogiques vis à vis des citoyens que nous incitons par ailleurs à changer de comportement. Un lycéen accueilli dans un lycée ancien mais rénové du point de vue énergétique, bien isolé, avec des panneaux solaires sur son toit, avec une restauration équilibrée et « bas carbone » ne sera-t-il pas de facto incité à se dire que cela est possible, réel, dès aujourd’hui ? Ne sera-t-il pas incité à veiller aux consommations d’énergie dans sa vie de citoyen ?

Par ailleurs, nous avons une obligation de respect des engagements internationaux pris pour lutter contre les dérèglements climatiques, mais aussi une obligation de bonne gestion des fonds publics.
Or, nous savons tous que les prix de l’énergie vont flamber dans les années à venir :
– Le pic pétrolier n’est pas un mythe, mais une réalité déjà atteinte. Le baril de brut ne reviendra plus sous les 100 $, et de soubresauts et soubresauts il va continuer d’augmenter ;
– Le gaz va lui aussi continuer à augmenter, y compris car nous assumons notre refus d’exploiter les gaz de schistes, éphémère poire pour la soif qui prolongerait notre dépendance aux fossiles tout en détruisant nos territoires. Le miroir aux alouettes des gaz de schistes aurait surtout pour premier résultat de ralentir, voire d’empêcher la nécessaire transition. Car 1 € investi dans ces énergies fossiles, c’est autant qui n’est pas injecté dans une politique de maîtrise de la demande et dans le développement des énergies renouvelables, à l’heure où l’argent public se raréfie… et coûte de plus en plus cher.
– L’électricité ne sera pas en reste. Le rapport de la commission sénatoriale Desessard-Poniatowski de juin 2012 ayant confirmé largement les estimations de la Commission de régulation de l’’Energie : +30 % d’ici 2016, et encore +15 % d’ici 2020. Le coût du Méga Wh nucléaire était alors estimé à 54€20, en intégrant les 10 milliards d’euros d’investissements liées aux exigences de sécurité post-Fukushima. Le coût du Méga Wh produit par le futur EPR sera plus élevé encore : il était estimé entre 70 et 90€, mais avant le « bond » à 8,5 milliards d’euros du réacteur de Flamanville, avant la réévaluation du coût du démantèlement d’une unité de traitement de déchets nucléaires de la Hague (passé tout bonnement de 2,5 à 4 milliards… bref une paille). Tout cela porte le coût du Méga Wh nucléaire au-delà de 100 €, donc désormais nettement au dessus du Méga Wh éolien terrestre, qui lui se situe entre 28 et 82€ selon les sites et les équipements.

Tous ces facteurs convergent pour nous inciter à faire vite des investissements qui rapportent, sur le plan du climat, de l’éducation à la citoyenneté, de l’énergie et de la création d’emplois qualifiés, non délocalisables.
Voilà pourquoi les services de la Région ont travaillé en 2010 à recenser finement 44 lycées, susceptibles d’accueillir 260 000 m² de panneaux photovoltaïques.
Ce bel élan a été cassé net par le moratoire Fillon du 10 décembre 2010, qui a détruit 15 000 emplois dont une bonne part en Rhône-Alpes, il faut le rappeler !

La relance des énergies renouvelables c’est maintenant puisque les mesures tarifaires et règlementaires annoncées en janvier 2013 par le gouvernement nous mettent enfin en mesure de réaliser nos projets initiaux.
Donc allons y, suivons l’exemple de notre voisin Allemand qui a su générer + 240 000 emplois, créer de vraies filières industrielles en investissant 650 millions d’euros pour générer 7 milliards d’investissements privés, ce qui in fine a rapporté 1,4 milliards de taxes et cotisations à l’État, aux collectivités, à la sécurité sociale donc à toute la société.
Faisons le ici, à notre échelle de collectivité locale, en nous appuyant sur la compétence des entreprises du secteur, sur les outils déjà disponibles, sur les formations professionnelles que nous soutenons, sur la SPL Efficacité énergétique que nous avons créée, pour accélérer la transition énergétique sur plusieurs fronts de notre plan climat régional :
-l’amendement 11 permet de relancer le photovoltaïque sur les lycées, avec 6 M€ dont 3 avancés par la Région ;
– l’amendement 12 accélère le plan de rénovation énergétique des lycées, pour 16 M€ ;
– le 14 nous permet d’améliorer le bilan carbone – et nutritionnel- de la restauration des lycées, pour 200 000 € ;
-le 15 nous donne les moyens humains et techniques d’un suivi de la sobriété énergétique des bâtiments par une formation et un logiciel adapté (pour 60 000 €) ;
– le 47 nous permet de mieux aider nos concitoyens victimes de la précarité énergétique (pour 500 000 € en AP et 400 000 € en CP).

Vous l’aurez compris, avec ce « pack » d’amendements, nous voulons développer de façon plus cohérente, efficace, lisible, la transition énergétique en Rhône-Alpes, pour mieux mériter notre appellation d’éco-région. Nous vous invitons donc à les voter en bloc.

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