Elargissement de l’autoroute A43 : un plus gros tuyau pour plus de camions

A bas bruit, une société autoroutière prépare un projet d’élargissement de l’autoroute A43 qui relie Lyon aux Alpes. L’aménagement des différents tronçons est présenté de manière séparée. Les conseillers régionaux écologistes dénoncent ce saucissonnage et demandent une suspension de l’enquête publique. Une politique d’ensemble doit avoir pour objectif de réduire le nombre de poids lourds sur les routes.

Un temps prévues en juin, les enquêtes publiques relatives aux deux tronçons de l’A43 devant être aménagés en 2×3 voies sont annoncées courant juillet.

Pourtant l’élargissement du principal tuyau routier reliant Lyon à Grenoble, Chambéry et à l’Italie n’est pas un projet anodin. De l’aveu même des services de l’Etat, le projet fait l’impasse sur l’augmentation de trafic induite par ce projet. Pourtant, en tenant seulement compte de l’augmentation des vitesses moyennes, le dossier annonce d’emblée une hausse de 5% des émissions de gaz à effet de serre sur le tronçon[1].

En vérité, l’élargissement de l’A43 ouvre la voie à une augmentation massive du trafic routier, notamment de poids lourds, et à l’étalement urbain[2]. À moyen terme, cela aura pour effet d’accentuer la pression pour que le reste du tuyau soit élargi, y compris le tunnel du Fréjus dont la galerie de sécurité éveille déjà des tentations[3].

Le groupe des élus « Europe Écologie – Les Verts » s’oppose fermement à l’élargissement de l’A43, comme à toute augmentation des capacités autoroutières. L’enjeu n’est plus d’offrir toujours plus de capacités de circulation aux poids lourds et à la voiture individuelle.

Il faut au contraire multiplier les instruments incitatifs et contraignants pour encourager le transport de marchandises (fret) par le rail plutôt que par la route. Pour cela, il faut développer les infrastructures ferroviaires au fur et à mesure de la transition. A cet égard, le projet actuel du Lyon-Turin n’est pas satisfaisant puisqu’il ne donne pas la priorité au fret.

Non aux tuyaux plus gros, oui à la relocalisation de l’économie et aux alternatives à la route ! Il y a mieux à faire avec 45 M€ !

 
 


[1] Dans son avis sur le tronçon de La Tour du Pin, la Dreal Rhône-Alpes, en tant qu’Autorité environnementale, remarque avec simplicité que « la rigueur aurait voulu que l’on évalue, au regard des retours d’expérience disponibles, une éventuelle influence du projet en terme de trafic induit ».

[2] Au sujet du demi diffuseur A43 / RD1006 (ancienne RN6), qui fera de l’autoroute une rocade de contournement de La Tour du Pin, la même Dreal s’étonne « qu’il ne semble pas que le dossier comporte une évaluation des trafics supplémentaires qui pourraient être induits par cette nouvelle offre, ni des effets (étalement urbain) induits par l’augmentation de l’accessibilité du secteur irrigué par le diffuseur, dont on a vu, lors de la réalisation des précédents diffuseurs, qu’ils n’étaient pas forcément négligeables ».

[3] Déclaration de Giuseppe Cerutti, Président de la Société italienne du tunnel du Fréjus (SITAF) au quotidien italien La Stampa, édition du 1er juin 2012.

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