Soutien au voeu déposé par le Front de Gauche sur les libertés syndicales

Intervention de Pierre Mériaux à l’assemblée plénière de mars 2012

Ce vœu est bienvenu face à un gouvernement qui masque ses échecs économiques, sociaux, éthiques, environnementaux et même sécuritaires, derrière un déluge de réactions disproportionnées (voire de propos qui mériteraient, pour un ministre de l’intérieur, des poursuites pénales pour « incitation à la discrimination ethnique » !) y compris en pénalisant les militants syndicaux, dont le fichage ADN devient une règle !

Nous apportons une précision dans le maigre du 2e alinéa :  le droit syndical en entreprise est reconnu « sur le papier » dans le code du travail depuis 1968, or la réalité vécue par de nombreux militants syndicaux est tout autre : discrimination sur l’évolution de carrière, sur les rémunérations individualisées, sur les accès à la formation professionnelle continue, inscription en « tête de liste » dans les emplois supprimés en cas de Plan social, …

Et sur ces discriminations sournoises, vécues au quotidien et qui minent le dialogue social, auquel chacun se déclare pourtant attaché, la répression est là très faible: Les rares PV sur ce thème dressés par une inspection du travail débordée,  sont trop souvent classés sans suite par un parquet réduit au rôle de simple rouage de l’exécutif et qui obéit donc aux ordres d’un gouvernement qui va lui-même les chercher parmi les convives du célèbre repas du Fouquet’s…

Voilà pourquoi il est vraiment scandaleux de voir des citoyens en lutte pour défendre leur droit au travail et les acquis obtenus par de nombreuses luttes depuis plus d’un siècle, les droits sociaux ou politiques nouveaux, poursuivis par une justice pénale exsangue et qui n’arrive plus à traiter la vraie délinquance…

En tant que citoyens nous sommes parfois amenés à nous positionner en marge de la légalité, pour faire avancer un débat verrouillé comme ce fut le cas sur les OGM ou le nucléaire.

Et nous mettons aussi parfois nos mandats d’élus au service de causes comme la défense des lycéens sans papiers, comme nous l’avons fait TOUS ENSEMBLE entre élus de la majorité à Grenoble en février en parrainant 20 lycéens de l’Isère.

Puisque Monsieur Sarkozy sollicite l’aide de Madame Merkel pour se faire réélire en mai prochain, il devrait aussi s’inspirer du rôle de médiation  dans les négociations patronat/syndicats lorsque c’est nécessaire et ainsi permettre l’amélioration des salaires et des conditions de travail. Le gouvernement allemand a bien compris l’intérêt de syndicats puissants. Actuellement, les syndicats allemands renouent avec les adhésions, c’est à la fois le signe de leur vitalité, mais aussi le signe que les salarié-es ne craignent pas, comme c’est le cas en France,  de se retrouver devant un tribunal après une action syndicale pour sauver leur emploi.

Voilà pourquoi nous voterons bien sur le vœu présenté par le FDG.

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