Compétences premières : OUVRIR LE PLUS LARGEMENT LE CHAMP DES POSSIBLES

Par Jeannie Tremblay

La crise systémique que nous traversons frappe d’abord les plus fragiles d’entre nous : les jeunes sans qualification ou les adultes qui peinent à retrouver une activité salariée.

Savoir lire, savoir écrire, remplir un formulaire administratif, utiliser un ordinateur, communiquer… Ce sont des compétences « premières » qui sont indispensables pour s’insérer.

La formation, ce n’est pas que l’acquisition de compétences qui auraient l’emploi comme seul but. C’est aussi un facteur de lien social.

L’acquisition des compétences de base dépasse le périmètre de l’entreprise : elle redonne à chacun sa place dans la cité.

Les compétences premières c’est aussi faire émerger un projet professionnel qui répond aux aspirations de chacun en ouvrant le plus largement le champ des possibles.

Il s’agit pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification de se forger un avenir et pour les adultes de reprendre confiance, d’utiliser les compétences développées antérieurement par leur expérience professionnelle et de construire un nouveau projet.

A travers la nouvelle politique qu’elle met en place, la Région doit réussir ce que l’Education nationale n’a plus les moyens de faire pour tous : acquérir l’estime de soi, avoir les connaissances nécessaire pour accéder à une formation professionnelle, construire un projet personnel, s’ouvrir au monde et aux autres par la culture pour mieux se situer et s’intégrer.

Une vision de la formation uniquement basée sur l’employabilité ne respecte pas la personne et n’atteint pas plus son but de sécurisation de parcours. Une bonne formation est celle qui permet des transferts de compétence, une adaptation aux évolutions, qui donne la capacité de s’inscrire dans un processus de formation tout au long de la vie. Ce sont ces qualités que l’on veut voir développer, mise en œuvre au service des jeunes qui n’y ont pas encore eu accès.

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