Lela Bencharif, de la recherche à l’action

Lela Bencharif est vice-présidente du conseil régional de Rhône-Alpes déléguée à la démocratie participative, à la vie associative et à l’éducation populaire.

Lela Bencharif est à la fois le produit et l’observatrice avertie d’une histoire collective qui a contribué à façonner la ville de Saint-Etienne. « Mon père, originaire des montagnes de la petite Kabylie, était l’aîné de sa famille, et donc prédestiné à l’exil », raconte-t-elle. Arrivé en 1951 à Saint-Etienne, il devient mineur, puis ouvrier. Son épouse le rejoint en 1959.

« J’ai vécu l’histoire classique de l’immigration algérienne, sans jamais porter la honte d’être une fille d’ouvrier ou de musulmans. Mais j’ai dû apprendre à dépasser le poids des traditions. » Déjà, l’engagement est présent dans la famille. Le père est militant à la CGT et au FLN. Sa mère visite des personnes hospitalisées.

L’appropriation d’une histoire

Marquée par cette histoire, Lela Bencharif s’engage dans un riche parcours universitaire. La géographie lui permet de resituer dans l’espace la trajectoire des migrants, les disparités sociales et les problématiques interculturelles qui en découlent : « je m’intéresse à l’appropriation d’une histoire, de lieux de vie façonnés par l’expérience migratoire, et qui engagent des hommes et des femmes voulant construire leur propre liberté d’agir et de vivre ensemble ! »

En parallèle de ce parcours académique, Lela Bencharif s’implique dans le monde associatif et de l’éducation populaire. « Le Groupe de Réflexion et d’Actions Interculturelles a été mon école de la liberté et de la Résistance, se souvient-elle. Je m’implique aussi dans des collectifs de soutien aux causes qui ne seront jamais perdues. » Elle préside aussi une association, Essadi, qui parraine une crèche dans l’état de Veracruz au Mexique.

En 2008, elle quitte l’université pour intégrer une association qui promeut l’éducation à la santé et à la citoyenneté. Elle y côtoie des sociologues de l’éducation, philosophes, psychologues, géographes, historiens, profs de sciences, d’EPS…

La noblesse de l’engagement

De fil en aiguille, elle devient l’une des figures militantes qui viennent enrichir le grand appel d’air du mouvement Europe Ecologie. « Ce qui m’a rapproché des Verts c’est d’abord et en premier lieu leur analyse du rapport Nord-Sud. Bien sûr, elle est en lien avec la question plus globale de la mondialisation, de ses effets sociaux, environnementaux, économiques, politiques… »

Aujourd’hui vice-présidente de la Région à la démocratie participative, la vie associative et l’éducation populaire, la nouvelle venue dans les hautes sphères régionales fait l’expérience parfois rude du combat politique. « Nous devons composer avec un rapport de forces complexe au sein de l’exécutif. C’est pénible pour moi qui ai l’habitude du travail d’équipe en confiance. Mais je ne romps jamais le dialogue. Je continue à travailler en essayant de tenir une posture éthique. »

Cependant, Lela Bencharif s’est réellement appropriée ses nouvelles responsabilités : « Elles sont riches d’enjeux, de valeurs, et même si les choses sont difficiles parfois, j’ai un réel plaisir à travailler sur quelque chose d’aussi noble et essentiel que l’engagement, le pouvoir agir des citoyens. »

Lela Bencharif est septième vice-présidente déléguée à la démocratie participative, à la vie associative et à l’éducation populaire.

 

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