Mettons la recherche et l’enseignement supérieur au service de l’humain !
« Excellence » est devenu le maître mot des politiques de soutien à la recherche. Aujourd’hui, s’il veut des financements, le chercheur se doit donc d’être « excellent », c’est-à-dire se concentrer sur des travaux directement valorisables dans l’industrie. Il ne doit plus penser qu’en termes de produit fini et d’application. Il se transforme en chasseur de primes, à l’affût d’hypothétiques financements réservés à une élite rentable. Dans ce classement de Shanghaï qui met les universités du monde en compétition, il doit être de préférence tout près d’Harvard et si possible loin devant Mexico. A tout prix, le gouvernement de M. Sarkozy se croit obligé de jouer ce grand jeu qui consiste à « rayonner » sur la planète. Pour lui, l’enseignement et la recherche doivent être soumis au dogme de la compétition économique, à la religion de l’innovation à tout prix et à l’obsession de la concentration.
Pendant ce temps, la majorité des étudiants et chercheurs s’entasse dans des bâtiments d’un autre âge. Des enseignants précarisés, bloqués sur des voies de garage, passent concours après concours dans l’espoir d’une titularisation improbable. Les inégalités se creusent aussi entre les territoires : à Lyon ou Grenoble, les grands pôles centralisent tous les crédits d’Etat, tandis que la Drôme, l’Ardèche ou la Savoie ne figurent même pas sur les radars du ministère de l’enseignement supérieur.
Europe Ecologie – Les Verts propose au contraire de remettre l’enseignement au service de l’humain. L’enseignement a pour but de former des citoyen(ne)s et de faire progresser la connaissance collective. La recherche doit faire avancer la société et susciter un débat fécond entre des visions pluralistes et complexes du monde.
Il faut en effet créer des pôles universitaires, mais plutôt que l’« excellence », il faut stimuler la mutualisation, l’inventivité et l’émulation scientifique au service du développement d’un territoire, en associant les petites et les grandes entreprises. Il faut soutenir aussi la recherche fondamentale et les sciences humaines et sociales qui ne sont pas rentables à court terme, mais qui sont indispensables à une société qui est capable de prendre du recul sur elle-même.
Les enseignants-chercheurs doivent trouver leur place dans la société ainsi qu’un statut qui leur permette de fournir un travail de qualité. L’université doit donner sa chance à chacun, afin que les étudiants d’aujourd’hui deviennent les chercheurs de demain. Elle doit leur donner accès à une éducation qui les forme à des métiers d’avenir, mais elle doit aussi leur permettre d’acquérir l’esprit critique indispensable pour jouer leur rôle de citoyens.