DIRIGEONS-NOUS VERS LA SORTIE DU NUCLÉAIRE !
L’ensemble de la majorité régionale s’est associée aux écologistes autour d’un vœu demandant un renforcement de la politique de sûreté nucléaire. Le groupe Europe Ecologie – Les Verts aurait cependant aimé aller plus loin en demandant la sortie pure et simple de cette énergie non maîtrisée.
Le 25 février dernier, le groupe « Europe Écologie – Les Verts » proposait au vote de l’assemblée régionale un vœu demandant à l’État, à l’Autorité de sûreté nucléaire et à EDF de renforcer la politique de sûreté nucléaire, suite à une série inquiétante d’incidents et de dysfonctionnements. Ce vœu n’a finalement pas pu être soumis au vote.
Energie non maîtrisée
Aujourd’hui, ce vœu est repris, complété, et désormais porté par l’ensemble de la majorité régionale. Il faut dire que depuis la fin février, la catastrophe de Fukushima, 25 ans après Tchernobyl, est venue nous rappeler avec violence que la technologie nucléaire reste non maîtrisée, malgré les énormes moyens investis depuis des décennies
« Quand on parle d’énergie « non maîtrisée », chacun imagine bien sûr en premier le risque d’accident majeur, mais il y a aussi toutes ces inconnues de l’équation nucléaire, explique Annie Agier. Du devenir des déchets radioactifs qui se baladent à travers le monde, au démantèlement des centrales en fin de vie, autant de cadeaux qu’on s’apprête à offrir à nos enfants, et à toute leur descendance. Je pense aussi à l’extraction de l’uranium, aux Maliens et aux Nigériens qui vivent à proximité des mines d’Areva, et qui doivent être bien dubitatifs quand la France parle de son indépendance énergétique. »
Choix pour l’avenir
Pour le groupe « Europe Écologie – Les Verts », ce vœu est satisfaisant, mais encore insuffisant. Pour lui, la France doit s’orienter enfin pour de bon vers d’autres solutions énergétiques que le nucléaire. Cela passe par davantage de sobriété, d’efficacité énergétique, et par un développement massif de toutes les énergies renouvelables. L’institut négaWatt montre que la transition vers un modèle énergétique sans nucléaire est possible, crédible.
« Ce choix est éminemment politique, insiste Annie Agier. Il demande de sortir de certains raisonnements du passé, qui sont devenus des ornières mentales. Le changement climatique est à l’œuvre et il exige la recherche de solutions pérennes, ce que l’énergie nucléaire ne garantit pas, alors que la pénurie annoncée des ressources fossiles conduit à des conduites frénétiques déraisonnables comme la recherche des gaz de schistes. Notre avenir et celui de la planète exigent que nous prenions le temps d’élaborer ensemble une révision complète des politiques énergétiques. »