Présentation de l’action régionale en faveur du climat

Par Benoît LECLAIR, Vice-president Energie et Climat

Les enjeux et objectifs :

Les enjeux concernant le réchauffement climatique sont maintenant bien connus concernant les impacts environnementaux immédiats et à moyen terme.

D’autres enjeux sont moins souvent développés, bien qu’indirects, ils sont pourtant au moins aussi importants. Certains sont aussi liés à la tension sur les coûts des énergies fossiles qui dépend de la rapidité à sortir d’une « société du tout pétrole » :

– inégalité face aux impacts climatiques : Iles, Bengladesh, …

– impact social de l’élévation des coûts de l’énergie, augmentation de la précarité énergétique

– difficulté d’approvisionnement en eau, stress sur la production agricole,

– ralentissement d’une économie basée sur les énergies fossiles…

Pourtant les solutions tardent à être mises en œuvre. Consciente de la large part que prennent aujourd’hui les collectivités locales dans cette lutte contre le changement climatique, la région décide de se doter d’une nouvelle politique climat et se fixe un objectif ambitieux de réduction de 40 % des GES (non seulement le CO2 mais aussi le méthane, N20 et les gaz fluorés) d’ici à 2020 quand les objectifs européens et nationaux sont aujourd’hui de – 20% (-30% en cas d’accord international).

Cette délibération initie deux démarches distinctes de notre politique climat :

– Le Plan Climat Régional décidé par le conseil régional et qui concerne les politiques régionales (3 premiers périmètres)

– Le Schéma Régional Air Energie Climat, co-élaboré avec le Préfet et qui fixe les objectifs de réduction des émissions de GES pour la région et les grandes orientations stratégiques aux horizons 2020 et 2050.

Il s’agit d’une délibération cadre permettant d’affirmer notre ambition commune pour ces deux exercices ainsi que la recherche d’une cohérence d’action et de concertation, vis-à-vis de nos partenaires en particulier.

Un nouveau départ :

Le Plan Climat Régional sera d’abord l’occasion de coordonner de nombreuses politiques existantes ayant déjà une composante « climat » :

– la politique énergie bien sûr qui a permis, grâce à un engagement cumulé de 80 M€ depuis 2006, de réaliser de nombreux projets de maîtrise de l’énergie et de développer les filières EnR en Rhône Alpes

– les transports qui, au travers des TER mais aussi de la politique « Modes doux », contribuent à réduire la pression de la voiture individuelle

– le plan énergie des lycées adopté en 2008 qui abouti à la construction de bâtiments de moins en moins consommateurs d’énergie et même de 1ers bâtiments passifs

– la création des référentiels Qualité Environnementale du Bâtiment pour les lycées et pour le logement social,

– l’intégration progressive d’un volet climat dans l’ensemble des CDDRA et la prise en compte des impératifs climat dans les procédures d’aménagement du territoire : DTA, Scots ou PDU

– l’implication de la région dans les PNR ou la coopération décentralisée, … pour n’en citer que quelques unes.

Quelques politiques ne sont encore que peu sollicitées comme le développement économique, la formation ou la culture.

Une approche intégrée et concertée :

Le Plan Climat Régional mais aussi le SRCAE, seront menés en concertation tant en interne qu’avec nos partenaires pour une mise en mouvement des différentes forces vives régionales : Collectivités locales, Etat, Entreprises, Syndicats et Associations dans une gouvernance à 5 mais aussi les Citoyens associés par l’intermédiaire d’un atelier citoyen.

Les acquis liés au développement de la politique de Développement Durable depuis 2005 seront largement utilisés pour faciliter cette concertation et créer une véritable politique intégrée pour le Climat.

En ce sens les moyens financiers, au-delà de la nécessaire animation de la démarche, ne seront pas identifiés dans une délégation. L’inscription dans chacune des politiques d’objectifs adaptés permettra de définir des conditionnalités « climat » à budget constant. Certaines politiques d’investissement pourront faire appel à de nouveaux outils : SEM Energie par exemple ou CPE dans les lycées.

Rappelons par ailleurs que le rapport STERN de 2006 chiffrait le coût de l’action contre le changement climatique à 1% du PIB/an face à un coût de l’inaction entre 5 et 20% du PIB annuel.

Le pilotage de cette politique sera assuré au sein de l’exécutif par un « collectif climat » animé par le Vice-président Energie – climat et par l’exécutif de manière collégiale.

Le délibératif sera associé grâce à la création d’un « comité climat » permettant la participation de toutes les commissions thématiques ainsi que celle des groupes politiques.

Nous pourrons revenir sur cette composition lors des amendements. J’en profite pour dire que la plupart de ces amendements m’ont apparu constructifs et pouvant enrichir notre travail collectif, je tiens à souligner combien il est satisfaisant de constater que le « climat » ne semble pas, à cet instant, susciter de polémique politicienne, souhaitons que cela soit un gage d’une plus grande efficacité.

Ces trois thèmes sont ceux traités dans les dix alinéas de cette délibération.

Un peu de fond :

Depuis hier nous entendons parler de climat, de réduction de gaz à effet de serre, d’économie verte … Force est de constater que le sujet est à la mode, j’assume donc mon rôle de VP à la mode et souhaite après cette présentation quasi technocratique aborder quelques points de fond pour illustrer ce que pourrait être notre plan d’action :

– Le bâtiment pèse 26% du total des GES : au-delà de l’action sur le patrimoine des Lycées, nous pouvons développer un référentiel QEB applicable à toutes les opérations de bâtiment, nous travaillons aussi à créer des catalyseurs pour la rénovation thermique qui représente plus de 95% de l’enjeu

– Les déplacements 31% : au-delà de la politique TER, les déplacement des élus et des personnels, développement de la politique modes doux et de l’autopartage

– Industrie 21% : relocalisation, consolidation des réseaux d’acteurs, (éco-entreprises, clusters…)

– Agriculture 16% (peu énergétique) : biogaz (évitement de méthane), autonomie énergétique, réduction des intrants (N20)

– Aménagement du territoire : conditionnalité « climat » dans les CDDRA mais aussi impact sur l’urbanisme SCOT et les schémas de transport PDU

– Education/Formation : développer les métiers de demain (isolation thermique, ENR,…)

– Recherche/développement : concevoir des éco-produits, des matériaux à faible contenu énergétique,…

Il ne s’agit que de quelques exemples, des tas d’autres idées doivent émerger grâce à l’intelligence collective !

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