Intervention de Valérie BONICALZI-HERRERO sur l’action régionale en faveur du climat

Monsieur le Président

Mesdames, Messieurs les conseillers

La crise climatique s’aggrave. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter. La Terre se réchauffe. Les calottes glacières fondent. Les catastrophes climatiques se font plus fréquentes, plus intenses. Les écosystèmes sont menacés et les réfugiés climatiques déjà une réalité. C’est incontestable.

Pour éviter que ces changements ne deviennent ingérables, la température moyenne mondiale ne doit pas augmenter de plus de 2°C d’ici la fin du siècle or les scientifiques nous annoncent que ce réchauffement pourrait, si nous n’agissons pas, dépasser les 6°C en moyenne d’ici à 2100.

La fin du siècle peut sembler loin, mais c’est maintenant que cela se décide. Pour atteindre cet objectif, il faut que nos émissions de gaz à effet de serre baissent dés 2015.Problème, nous ne sommes pas actuellement sur la pente de division par 2 mais du doublement d’émission des gaz à effet de serre : nous en émettons globalement 4 fois trop.

C’était l’enjeu du sommet de Copenhague en décembre 2009.

Les pays industrialisés auraient dû s’engager à réduire d’au moins 40% leurs émissions de gaz à effet de serre. Quant aux pays en développement, ils doivent être aidés par des subventions et des transferts de technologies propres pour ne pas répéter les erreurs des pays du Nord.

Le climat se dérègle au-delà des prévisions les plus pessimistes. D’ailleurs dans son Rapport d’évaluation de 2007, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) annonce :

–          que les changements climatiques amplifient les disparités régionales en matière de ressources naturelles et de moyens économiques. Au nombre des incidences négatives figurent un risque croissant d’inondations éclair à l’intérieur des terres, une plus grande fréquence des inondations côtières et une érosion accrue (attribuable aux tempêtes et à l’élévation du niveau de la mer).

–          Que les régions montagneuses devront faire face au recul des glaciers, à la réduction de la couverture neigeuse et du tourisme hivernal ainsi qu’à la disparition de nombreuses espèces animales et végétales.

–          Que dans le sud de l’Europe, région déjà vulnérable à la variabilité du climat, les changements climatiques devraient aggraver la situation et nuire à l’approvisionnement en eau, au potentiel hydroélectrique, au tourisme estival et, en général, aux rendements agricoles.

–          que les risques sanitaires liés aux vagues de chaleur et à la fréquence accrue des incendies devraient être amplifiés par les changements climatiques.

Pour éviter les pires conséquences du dérèglement climatique, il faut, dans les 5 ans qui viennent, commencer par inverser la courbe de nos émissions de gaz à effet de serre,  avant de parvenir à un niveau proche de zéro d’ici à 2050.

Notre capacité à éviter les pires impacts de ce dérèglement du climat dépend des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui seront adoptés au niveau mondial au cours des toutes prochaines années.

 Les engagements pris à Copenhague par les pays industrialisés, non contraignants se chiffrent au mieux à -15% de réduction d’ici à 2020, par rapport aux niveaux de 1990. Or les dernières études publiées par les scientifiques amènent à la conclusion qu’un objectif de réduction d’au moins 40% d’ici à 2020 est nécessaire pour se donner un maximum de chances de maintenir l’augmentation des températures sous la barre des 2°C.

C’est cette incapacité des pays industrialisés à assumer leurs responsabilités face à la crise climatique qui est au cœur du blocage des négociations internationales sur le climat.

Sur un plan national nous regrettons la timidité montrée par le gouvernement trop sensible au différents lobbys économiques dans l’application concrète des orientations prises lors du grenelle de l’environnement. L’asphyxie financière de collectivités locales notamment des régions, acteurs locaux essentiels dans la mise en oeuvre des plans climat, ne pourra faciliter la lutte des changements climatiques qui supposent, comme tous changements culturels, une mobilisation sociale à tous les niveaux.

Nous, conseillères et conseillers Régionaux avons l’opportunité de prendre notre responsabilité d’élus et d’être actif face à cet enjeu majeur qui engage l’avenir et les générations futures devant lesquelles nous serons comptables.

C’est ici et maintenant que nous pouvons  accélérer le rythme et la force des politiques publiques que nous engageons pour faire face aux changements climatiques majeurs.

Cette action régionale en faveur du climat présenté par monsieur le Vice-président à l’énergie et au climat, Benoît Leclair est le début d’un nouveau processus qui peut nous permettre d’atteindre l’objectif de – 40% d’émissions de gaz à effets de serre d’ici 2020 et la division par 5 d’ici à 2050.Objectifs plus ambitieux que le piteux résultat de Copenhague et plus en phase avec les conclusions des experts du GIEC.

Apres une phase d’état des lieux, cette action fixera le cadre qui permettra d’atteindre ces objectifs pour la Région.

Pour cela il est indispensable que chacun de nous, élus de la région, s’en empare, la porte, et en fasse la promotion au travers de toutes les politiques régionales et avec tous nos partenaires.

De plus, elle permettra de faire des liens avec nos objectifs en matière de formation tout au long de la vie et de reconversion écologique de l’économie et de l’emploi.

Cette transversalité pourra ainsi irriguer les deux outils que sont le Plan Climat Régional et le Schéma régional air énergie l’organisation et du fonctionnement de la Région, des lycées, des politiques régionales, le second des actions et des acteurs du territoire. Ce qui nous permettra d’agir sur les différents champs d’action de la Région, par des mesures liées, dans l’ordre, à la sobriété énergétique, à l’efficacité énergétique, et au développement des énergies renouvelables.

 

Cette action régionale en faveur du climat est donc notre participation indispensable pour espérer atteindre les objectifs de sauvegarde du bien commun, irremplaçable, qu’est la Terre. Nous n’avons pas de planète de rechange il est donc urgent de donner un signal fort à tous les rhônalpins en votant massivement pour la délibération proposée avant de la mettre en œuvre de façon concrète dans toutes nos politiques.

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