Mesures logement de Mr Sarkozy : des mesures simplistes.

Il faut plus d’ambition : construire du logement accessible à tous,encadrer les loyers, rénover.

Par Marie-Odile Novelli, Vice-présidente au logement, à la politique de la ville et aux solidarités

 La hausse de 30% du COS proposée par N. Sarkozy est une mesure simpliste, décidée depuis Paris et socialement injuste. Elle favorisera finalement surtout ceux qui sont déjà propriétaires d’une villa. La recherche de densité est pertinente si elle s’allie à la qualité urbaine, associant espaces verts, balcons, vue dégagée… N. Sarkozy pourrait reprendre une proposition des écologistes de seuil minimum de densité urbaine, qui serait appliquée sur décision des élus locaux en l’adaptant aux situations locales (ex : hauteur des bâtiments attenants).

Mais N. Sarkozy passe à côté des vrais enjeux :

Construire plus de logements accessibles à tous. L’enjeu majeur est de réaliser les 500 000 logements nécessaires par an, dont 160 000 logements vraiment sociaux. L’Etat doit donner l’impulsion. En augmentant le quota minimum de HLM dans la loi SRU, aujourd’hui fixé à 20 % et qui mériterait de passer à 25 % et même à 30 % dans les zones tendues. En mobilisant le Livret A, ressource financière majeure, plus importante encore que la mise à disposition de terrains de l’Etat. Il faut « récupérer » les 40 Mds€ du livret A que N. Sarkozy a donné aux banques sans contrepartie d’intérêt général. En développant des fonds d’investissements pour le logement privé, sur le modèle du logement social, ce qui suppose une réduction des marges des promoteurs et propriétaires.

Réguler le parc privé

L’encadrement des loyers est possible sans décourager les investisseurs. La proposition Dutrey (baisse des loyers de 20% dans les zones tendues et stabilisation ailleurs) maintient le rendement locatif pour le propriétaire. Le développement de l’habitat coopératif contribuerait aussi à réduire la spéculation immobilière.

Rénover le parc

Le gouvernement a supprimé les aides à la rénovation du parc public. Ce sont les collectivités territoriales, comme la Région ou Echirolles, ville pilote au niveau européen, qui s’y engagent. Dans le parc privé, il faut un plan d’envergure avec des mesures de défiscalisation et prêts à taux zéro. Les effets escomptés sont importants : environnementaux (moins de consommation d’énergies et d’émission de gaz à effet de serre), économiques (beaucoup d’emplois à la clé) et sociaux (lutte contre la précarité énergétique).

 L’hébergement d’urgence pour les SDF doit aussi être renforcé et augmenté car il est à la fois insuffisant, inadapté et très onéreux. Le nombre de places est tellement en deçà des besoins que l’Etat loue des chambres d’hôtel très chères ou des gymnases dans lesquelles on ne peut pas cuisiner… Les maisons relais sont en capacité d’héberger et de donner des perspectives aux personnes qui ne seraient pas en capacité d’intégrer un logement « de droit commun ».

Pour mémoire, les aides de la région Rhône Alpes consistent en :

– la rénovation performante des HLM,
– la construction à très haute performance énergétique (BBC ou Passif)
– l’appui au logement des plus démunis.
– un appel à projet pour le logement des jeunes chaque année.
– un soutien aux actions innovantes telles que l’habitat coopératif, les écomatériaux, l’autoconstruction ou l’autoréhabilitation accompagnée…

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