Intervention de Jean-Marie CHOSSON sur l’adhésion de la Région Rhône-Alpes à divers organismes

Mesdames, Messieurs,

De manière générale notre groupe est favorable à la mutualisation entre collectivités afin qu’elles partagent leurs expériences, ceci dans un souci de bonne gestion et de meilleure efficacité dans les services apportés à nos concitoyens.

En informatique, l’évolution des techniques et des usages par les collectivités est rapide et importante.

Il est donc important que les collectivités mutualisent et échangent les expériences qu’elles font dans ce domaine.

Nous sommes donc favorables à l’adhésion au « Coter Club ».

Ceci dit, cette délibération est l’occasion pour notre groupe, d’insister sur l’importance que revêt à nos yeux, l’implication de la région dans la dynamique liée à la thématique des logiciels libres.

En effet, cette thématique est directement liée à l’adhésion à ce réseau « Coter-club » puisque la mutualisation, dont il est question dans cette délibération, est une des valeurs sur laquelle sont basés les réseaux construisant et diffusant ce nouveau « bien commun inépuisable » que sont « les logiciels et systèmes d’exploitation dits libres ».

A propos de ce caractère inépuisable des logiciels libres, il est à noter que, comme d’autres connaissances partagées par tous, comme les langues vivantes ou les mathématiques, il est à noter donc qu’ils sont réellement inépuisables et même s’enrichissent lorsqu’ils sont partagés et donc à accès libres par le plus grand nombre d’usagers.

La délibération que nous nous apprêtons à voter fait notamment référence à l’ADULLACT.

Cette structure, à laquelle la région a déjà adhéré, permet la mise en réseau des collectivités en faveur de l’usage, de la « fabrication » et de la promotion des logiciels libres.

Nous voulons ici exprimer le souhait que l’implication de la région sur cette thématique, au-delà de la simple adhésion à l’ADULLACT, soit plus opérationnelle.

Parlant des logiciels libres, il n’est pas pour nous ici l’occasion, de faire l’apologie du travail non payé des programmeurs de ces logiciels, comme on l’entend trop souvent à propos de cette thématique dans la bouche de personnes connaissant mal cette thématique.

En effet, comme on le dit « Tout travail mérite salaire ».

Même si une partie des programmeurs de logiciels libres le fait à titre bénévole et par passion, -il faut d’ailleurs reconnaître et peut être même encourager cette pratique généreuse-, celle-ci n’est pas –et de loin- la seule manière pour les informaticiens de contribuer à la construction et à la diffusion des logiciels libres.

Ainsi, la professionnalisation des contributeurs sur les logiciels libres, observée depuis des années s’accompagne d’un élargissement de ce que l’on appelle les « communautés » liées à tel ou tel logiciel libre.

Cet élargissement se fait par entrée des entreprises du génie logiciel dans cette dynamique d’avenir.

En effet, elles sont de plus en plus nombreuses à avoir compris qu’elles ont tout intérêt à développer leurs logiciels, et les services qui leurs sont liés, dans le cadre des « fondations » et des « consortium » liés aux logiciels libres, qu’elles soutiennent activement.

Pour les utilisateurs de logiciels de type collectivité, comme notre institution régionale, la dynamique de regroupement est aussi primordiale.

En effet, dans un soucis de bon usage des deniers publics il est notamment important de ne pas payer, à un prestataire externe ou en interne, un même service plusieurs fois.

Malheureusement c’est ce qui se passe quand nous utilisons des logiciels dits propriétaires, puisque les éditeurs de ces logiciels ont, jusqu’à aujourd’hui, fait le choix, par le choix des licences privatives d’utilisation, et par la non-diffusion du code source de leurs logiciels, de se constituer de véritables « rentes de situation », d’autant plus quand ils bénéficient de quasi monopoles de fait.

A l’instar de l’entreprise dont le fondateur est devenu la personne la plus riche du Monde, ceci leur permet de se faire financer de multiples fois le même travail de programmation.

Je reviens à l’implication de la région au sein de l’ADULLACT, et en faveur des logiciels libres.

Au-delà de l’usage des logiciels libres, reconnus comme robustes et efficaces, l’enjeu est de faire vivre de manière concomitante le principe selon lequel « tout travail mérite salaire » et le principe de bonne gestion qui veut que nous ne financions qu’une seule fois un service rendu.

L’ADULLACT permet par regroupement d’usagers publics ayant les mêmes besoins en termes de logiciels, de se doter et de se faire programmer, les applications logicielles dont elles ont besoin, tout en finançant correctement le travail de ceux qui y ont contribué, tout en mettant à disposition ces outils déjà financés, des autres usagers ayant les mêmes besoins.

Ainsi, schématiquement, chaque contributeur sur une application devient utilisateur sur une autre, et permet tout en finançant correctement le travail accompli de ne plus abonder de multiples fois les « rentes de situation » liées aux logiciels propriétaires.

Cette dynamique est notamment très prometteuse pour ce qui concerne les logiciels dits « logiciels métier ».

C’est pourquoi

–          nous voterons cette délibération,

–          et exprimons notre souhait que la région développe une attitude plus active en faveur de ce patrimoine commun inépuisable que constituent les logiciels et systèmes d’exploitation libres.

Ceci de deux manières :

1 Premièrement dans l’usage en interne, et la promotion en externe auprès de nos divers interlocuteurs ou partenaires, des logiciels libres bureautiques classiques. Comme interlocuteurs je pense aux lycées, aux universités, au secteur associatif mais aussi aux entreprises et au grand public.

2- Deuxièmement dans l’élaboration et l’utilisation, par réseau d’usagers institutionnels, de logiciels professionnels dits « logiciels métiers », mis à disposition de tous, une fois financés.

Merci de votre attention.

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