ERAI : 40 millions d’euros partis en fumée

En 10 ans, ERAI, l’association d’appui des entreprises rhonalpines à l’export, est devenu un puits sans fond dans lequel la Région a déversé des millions d’euros sans jamais en connaître clairement l’utilisation. Multipliant les filiales à l’étranger et les projets grandiloquents tels que le pavillon Rhône-Alpes à Shangai, ERAI n’a jamais trouvé d’équilibre économique.

Des sources internes, des articles dans la presse et mêmes plusieurs audits révélés récemment ont alerté Jean-Jack Queyranne de la gabegie en cours depuis 2011.

Les écologistes alertent sur cette situation et sur l’opacité qui règne à ERAI depuis 10 ans. La structure est inadaptée et son fonctionnement est en dérapage permanent.

Malgré tous ces signaux, Rhône-Alpes, sur consigne de son président, a continué d’alimenter une machine défaillante de plus en plus vorace en argent public. Durant ce mandat ce sont plus de 40 millions d’euros qui ont été versés à l’association ERAI, sans suivi sérieux de leur utilisation.

Pas question pour les écologistes de mettre en cause le soutien des PME à l’export.  Depuis des années, leur critique porte sur l’opacité et le gaspillage d’argent public.

Suite à leur demande répétée, un audit de 2012 a récemment été diffusé aux conseillers régionaux.

  • D’une part, cet audit montre que si le président Queyranne connaissait la situation de quasi cessation de paiement, les élus eux n’ont jamais été avertis.
  • D’autre part il jette une lumière crue sur la gestion calamiteuse d’ERAI en constant déficit.

Dans le contexte actuel comment accepter ce genre de dérive?

Extrait de l’audit de 2012 :

« ERAI était en quasi cessation de paiement fin 2011 » (…) « l’association n’a pas de fonds propres et utilise actuellement le découvert bancaire pour financer ses pertes 2010 et 2011, ce qui n’est pas viable à court terme »

« L’audit préconisait déjà en 2012 de redimensionner ERAI en le recentrant sur son objet social initial et non en multipliant à l’étranger des filiales qui s’avèrent presque toutes déficitaires. Les pertes des filiales s’élèvent à plus de 4M€ en 2011 !. Aucun élu n’a été informé de ces préconisations. » explique Marie-Noelle Fréry, conseillère régionale EELV.

Sauver le soldat Erai

Lors de l’assemblée régionale, il devait être proposé aux élus de mettre la poussière sous le tapis en effaçant la dette d’ERAI et en remettant dix millions d’euros pour 2015. Il était proposé de l’associer à l’ARDI au sein d’une nouvelle structure. Aucun progrès non plus sur le manque de transparence.

Face à l’opposition des écologistes, le rapport a été retiré pour laisser la place à un comité afin de travailler à une nouvelle structure. Bien sûr, le financement de l’Ardi est conservé.

La liquidation s’impose

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Jean-Charles Kohlhaas

«Pour faire la clarté sur les dérives il faut désormais aller jusqu’à la liquidation judiciaire d’ERAI, estime Jean-Charles Kohlhaas, co-président du groupe. Cela permettra de travailler à une nouvelle structure qui reprendrait une partie de l’activité et du personnel d’ERAI. Il faut prendre le temps de proposer une solution pérenne et conforme aux intérêts de la région

La politique de soutien économique à l’international n’a jamais été discutée en assemblée durant ce mandat. 2015 doit être l’année qui pose les bases d’une politique économique régionale adaptée, transparente, et qui prépare l’avenir de Rhône-Alpes-Auvergne.

 

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