La Région Rhône-Alpes pour une reconnaissance de l’État de Palestine

Après la Région Ile de France, puis l’assemblée nationale et le sénat, l’assemblée régionale de Rhône-Alpes a voté un vœu appelant à la reconnaissance de l’Etat Palestinien comme un Etat souverain et indépendant.

Le vœu porté par toute la majorité régionale :

Pour une reconnaissance de l’État de Palestine

Voilà plus de 66 ans que le conflit israélo-palestinien gangrène l’espace politique euro-méditerranéen, avec des conséquences de plus en plus lourdes sur ses équilibres. Ce conflit n’est pas le seul à agiter la région, qui connaît actuellement une multiplication des luttes et des tensions de la Libye jusqu’aux frontières turques. Mais il est le plus ancien, le plus polarisant pour les opinions et les imaginaires de par le monde entier. Dans ce contexte, la reconnaissance de la Palestine par le Gouvernement français serait un acte majeur sur le chemin d’une stabilité durable de la région et source d’apaisement des tensions qui découlent de ce conflit (se traduisant parfois par des formes de racisme et d’antisémitisme).

Après la énième et désastreuse opération militaire à Gaza cet été, l’escalade meurtrière des violences commises à Jérusalem est un nouveau signe du caractère intenable de la situation. L’assassinat de civils n’est jamais acceptable ni justifiable. Nous nous inclinons devant chaque victime et nous condamnons tous les attentats touchant les populations civiles et le terrorisme sous toutes ses formes. Mais en tant qu’élus, nous devons aussi tenter de trouver des solutions politiques à ce conflit ouvert ou latent depuis tant d’années. Aujourd’hui, dans un contexte d’échec total des négociations bilatérales issues des accords d’Oslo depuis au moins 13 ans, le chemin vers la paix passe par une reconnaissance sans délai de l’État de Palestine par la communauté internationale.

À ce jour, cent trente-quatre pays ont déjà fait le pas de la reconnaissance de la Palestine. C’est le cas depuis longtemps de nombreux pays africains, dont tous ceux où la Région Rhône-Alpes entretient des coopérations : Maroc, Tunisie, Madagascar, Burkina-Faso, Mali, Sénégal (tous depuis 1988). C’est le cas du Laos, du Viêt Nam et de la Chine en Asie, de l’Argentine, du Brésil et de l’Équateur en Amérique du Sud. En Europe, c’est notamment le cas de la Pologne et, dernièrement, de la Suède. Cet automne, les parlements britannique (13 octobre) et espagnol (18 novembre) ont franchi le pas. La haute représentante pour les Affaires Étrangères de l’Union Européenne, Madame Frederica Mogherini, s’est elle aussi prononcée en faveur d’une telle reconnaissance.

 

Enfin, mardi 2 décembre, l’Assemblée Nationale a voté à une large majorité (339 voix pour sur 577) en faveur d’une reconnaissance de la Palestine par la France. Ce signal fort à l’adresse du Gouvernement avait été précédé, samedi 22 novembre, par le vote en des termes similaires d’un vœu du Conseil régional d’Île-de-France, qui entretient depuis 2011 une coopération avec Jérusalem-Est.

À travers les multiples projets soutenus dans le cadre de sa coopération avec le Gouvernorat de Jéricho, la Région Rhône-Alpes contribue déjà à l’émergence d’un pouvoir local et d’une société civile palestinienne autonomes, structurés et tournés vers un développement porteur d’espoir.

Notre collectivité peut, à l’instar de sa consœur d’Île-de-France et en appui à la résolution de l’Assemblée Nationale, contribuer à la mobilisation du Gouvernement français en faveur de la reconnaissance de la Palestine.

Cette dernière ne suffira en aucun cas à régler le conflit. Les deux États devront trouver un accord affirmant la fin de la colonisation israélienne, du blocus de Gaza, traitant de la question des réfugiés palestiniens et garantissant le droit à la sécurité des deux États dans des frontières sûres et reconnues. Mais la reconnaissance internationale est une étape indispensable vers la paix effective, à l’heure où la viabilité et le principe même de l’existence d’un État palestinien sont menacés.

Le ministre des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, a rappelé lors de la Conférence du Caire pour la Palestine et la reconstruction de Gaza, le 12 octobre 2014, que la France poursuivait cet objectif : « un État palestinien indépendant, démocratique, contigu et souverain, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États ». Par ce vœu, nous invitons le Gouvernement français à tout mettre en œuvre pour faire aboutir la solution d’une paix négociée entre deux États indépendants, reconnus par la France et par l’ensemble de la communauté internationale.

Vœu :

 

Désireux de contribuer à la paix entre Israéliens et Palestiniens, le Conseil régional s’associe à la récente résolution de l’Assemblée Nationale pour demander au Gouvernement :

 

  • qu’il reconnaisse sans délai la Palestine comme un État indépendant, souverain et démocratique, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États ;
  • qu’il mette tout en œuvre pour faire aboutir la reconnaissance de la Palestine au niveau international et pour arriver à un accord politique de paix juste et durable entre deux États indépendants et viables.

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