La pédagogie du projet en formation

« Se mettre en projet »… « Construire un projet »… « Apprendre par projet » ? Début juillet, les universités d’été de la formation tout au long de la vie ont permis aux spécialistes d’échanger autour de cette notion.

Par Philippe MeirieuS’il est, dans le domaine de la formation, un « mot valise », aux contenus multiples et à l’utilisation plurielle, c’est bien le mot « projet ».

Tantôt, en effet, il renvoie à une dimension personnelle, évoquant l’intentionnalité, la mobilisation et l’engagement d’un sujet dans ses apprentissages, son orientation, sa formation ou son métier. Tantôt il renvoie à des dispositifs collectifs susceptibles de créer du lien social, de donner sens à des acquisitions, de mettre en mouvement des institutions…

Tantôt le « projet » est présenté comme un préalable : il faut avoir un projet pour se former. Tantôt il est présenté comme un objectif : la formation doit permettre aux sujets de construire leur projet…

Tantôt, il renvoie à un donné : il faudrait absolument « partir » des projets des personnes. Tantôt, il renvoie à une méthodologie pour se projeter dans un futur : il faudrait justement fédérer des énergies et élaborer des outils pour dépasser le donné…

Perspectives d’action

Les 30 juin et 1er juillet dernier, les Journées d’été de la formation tout au long de la vie ont favorisé des moments d’échanges et d’élaboration collective. Il s’est agi, tout à la fois, d’y voir clair dans ces contradictions, d’échanger les expériences des participants et de définir des perspectives communes d’action.

Les réflexions ont porté ainsi sur l’émergence de la notion de « projet » et sa signification, sur son usage dans le champ de l’orientation comme dans celui des pratiques de formation, sur sa portée, plus largement, pour subvertir les carcans technocratiques et permettre que chaque citoyen puisse être non seulement « acteur » mais « auteur » de sa propre vie.

Chacune et chacun des intervenants, comme des participants se sont efforcé de développer un regard critique et un discours outillé. Ainsi, des perspectives d’évolution des pratiques comme des moyens de faire de la notion de « projet » une manière de donner du sens à ses engagements professionnels ont émergé. Au final, les 330 inscrits ont pu dire leur satisfaction et leur souhait de participer à la troisième édition.

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