Maintien des agents SNCF à Lus-la-Croix-Haute : une victoire pour nos territoires

La direction régionale de la SNCF a renoncé à supprimer la présence humaine en gare de Lus-la-Croix-Haute (Drôme). Les élus écologistes se réjouissent de cette décision. Sur la ligne Grenoble – Gap, cette gare est devenue un symbole de la desserte des zones de montagne, suscitant une mobilisation locale qui ne faiblit pas.

 Ainsi, le 29 mars dernier, 250 personnes s’étaient rassemblées devant la gare. Usagers de la ligne, habitants du Trièves et des Hautes Alpes, syndicalistes cheminots, élus locaux, tous avaient protesté contre une suppression de poste qui non seulement conduisait à la fermeture du bâtiment voyageurs, mais de plus fragilisait la régularité de toute la ligne, exploitée en voie unique.

 Trois élus EELV isérois étaient de la manifestation : Corinne Bernard, Pierre Mériaux et Gérard Leras. Ce dernier, président du comité de ligne, avait rappelé : « Sans agents en gare la baisse de fréquentation est immédiate, les usagers ne pouvant se renseigner ou acheter des billets. Sur une ligne essentiellement à voie unique comme Grenoble – Veynes – Gap, la régularité et la ponctualité des trains en sera affectée. Il ne faut surtout pas s’engager dans cette spirale infernale. »

 Toutefois, cette victoire ne doit pas faire oublier le plan social rampant en cours à la SNCF, qui met à mal les objectifs de qualité de service que la Région se fixe. Depuis l’an dernier, des fermetures de guichets ou des réductions d’horaires d’ouverture ont été annoncées pour les gares de Livron, Loriol, Montélimar, Oullins, Saint-André-le-Gaz, Seyssel, Virieu-le-Grand et Voreppe. Le réseau des boutiques hors gare est en voie de démantèlement (5 fermetures en cours à Lyon). Au niveau national, le budget de la SNCF prévoit la suppression de 1400 postes, à laquelle un plan de départs volontaires s’est ajouté en mai.

 Pour Jean-Charles Kohlhaas (EELV), président de la commission Transports, cette dégradation de la présence humaine en gare est inadmissible : « La SNCF espère-t-elle remplacer tous ses agents par des écrans ? Comment imaginer que les voyageurs n’auront plus besoin d’information et de conseil directs ? Cette logique de régression doit cesser. La présence au contact des usagers est nécessaire si l’on veut favoriser le report modal en faveur du service TER, surtout dans les territoires ruraux. Il y a bien d’autres pistes à privilégier pour faire baisser les coûts d’exploitation, tout en améliorant la qualité du service et les recettes commerciales ».

Lus-la-Croix-Haute l’a montré, la mobilisation conjointe des usagers, des cheminots et des élus locaux peut payer. Mais cela ne suffira pas. Sur la période 2007-2014, la Région a payé chaque année à la SNCF un forfait, pour un état initial de services en gare qui s’est dégradé. La négociation de la prochaine convention d’exploitation du service TER doit mettre un terme à ce système de financement à l’aveugle. Elle doit permettre à la Région de faire enfin respecter ses exigences en termes de services aux voyageurs et de présence humaine, en gare et à bord des trains.

 Concernant la ligne Grenoble – Veynes – Gap, le combat n’est pas non plus terminé. RFF doit y engager des travaux indispensables de modernisation, avec l’appui financier du contrat de plan État-Région 2014-2020. La tragicomédie de l’éco-redevance / écotaxe poids lourds et l’impécuniosité de l’État ont fait perdre beaucoup de temps, mais les élus écologistes se mobilisent en ce sens au sein du Conseil régional, en lien avec leurs collègues de Provence Alpes Côte d’Azur.

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