27 ans après Tchernobyl, la centrale du Tricastin doit être fermée

Sous l’impulsion des écologistes, la Région s’attache à tirer les conclusions de l’accident de Tchernobyl : chercher à comprendre l’impact du nucléaire sur la santé, surveiller la radioactivité et engager la transition vers d’autres énergies.

Le 26 avril, on commémore l’accident de Tchernobyl, survenu voici vingt-sept ans. Cette date est l’occasion de rendre hommage aux liquidateurs et aux victimes directes de l’explosion, mais aussi aux centaines de milliers de personnes qui, en Ukraine comme en Europe occidentale, continuent à en subir les conséquences : cancers, leucémies, malformations… Des territoires entiers resteront condamnés pour des milliers d’années.

« La région Rhône-Alpes est concernée par cette tragédie, estime Annie Agier, conseillère régionale drômoise. D’abord parce que, comme toute l’Europe, elle a été touchée par le nuage radioactif et que de nombreux Rhônalpins en paient les conséquences sur leur santé, sans forcément le savoir. D’autre part parce que ce qui s’est passé en Biélorussie et au Japon peut aussi se passer ici, particulièrement dans des centrales vieillissantes comme celles du Tricastin. »

Surveiller la radioactivité

Pour cela, les conseillers régionaux du groupe Europe Ecologie – Les Verts ont agi. C’est à leur initiative que la Région subventionne les balises de détection de la radioactivité de la Criirad qui se sont avérées être d’utilité publique après l’accident de Fukushima en 2011.

Le conseil régional finance aussi une étude sur la vie en territoire contaminé en Ukraine et aide les associations œuvrant pour la santé des enfants. Il soutient aussi une étude épidémiologique aux abords de la centrale de Pierrelatte.

« Il est important de connaître l’impact réel des installations nucléaires sur la santé, explique Alain Chabrolle, vice-président de Rhône-Alpes en charge de la santé et de l’environnement. Les pays européens comme l’Allemagne disposent d’études détaillées en la matière. En France, pratiquement rien, alors même que Rhône-Alpes est la région la plus nucléarisée d’Europe ! »

Sortir du nucléaire

Aussi, les écologistes engagent la Région dans la transition énergétique en soutenant des projets d’énergies renouvelables, en favorisant l’isolation des bâtiments publics…

« De nombreuses études montrent qu’une France sans nucléaire et avec des émissions de gaz à effet de serre diminuées, c’est possible, rappelle Annie Agier. Le président Hollande s’est engagé à ramener la part du nucléaire de 80% à 50% d’ici à 2025. Pour tenir cette promesse, il faut fermer des centrales en Rhône-Alpes. Fermons immédiatement les plus dangereuses : Tricastin et le Bugey.»

Gisements d’emplois

Ainsi, les conseillers régionaux viennent d’écrire à Delphine Batho pour l’interroger sur le calendrier de fermeture.

« La décision s’impose d’autant plus que cela peut être bon pour l’emploi si on l’anticipe bien, explique Annie Agier. Démanteler des réacteurs est une industrie à part entière qui nécessitera des emplois qualifiés dans le nucléaire pour des années. De plus, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique constituent de véritables gisements d’emplois pour l’avenir. »

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