Les écologistes portent une voix singulière au sein de la majorité

Occupant une place importante au sein de la majorité, les écologistes mettent en place des politiques structurantes. Cependant, contrairement aux partis productivistes, ils font entendre la différence de l’écologie politique.

Depuis plus de deux ans, les écologistes sont une composante importante de la majorité du conseil régional de Rhône-Alpes, avec 37 élus sur 156 au total. Avec les groupes socialiste, Front de gauche et radicaux de gauche, ils font partie intégrante de l’exécutif, représentés par neuf vice-présidents et conseillers spéciaux ou délégués. Cette configuration est l’une des plus favorables de France pour EELV.

Ainsi, ils mettent en place une grande partie des politiques de la région, comme vous avez pu le constater dans les pages qui précèdent. Sans les écologistes, pas de politique santé-environnement, pas de politique ambitieuse pour le climat, pas de remise à plat de la formation, pas de politique foncière ni d’emplois verts… « Les écologistes se distinguent par la mise en place de politiques particulièrement novatrices et structurantes, estime Alexandra Cusey, co-présidente du groupe. Sans nous, la Région n’aurait certainement pas une politique aussi volontariste. »

La Sainte Croissance

Les écologistes ont voté « pour » à plus de 94 % des dossiers soumis à l’assemblée et aux commissions. « Cela est possible grâce à un travail quotidien de négociations avec nos partenaires pour faire évoluer les textes, explique Alexandra Cusey. Cependant, cet équilibre est fragile, et nous devons faire face aux partis productivistes qui se contentent d’ajustements à la marge alors qu’il faut opérer des changements en profondeur. »

En effet, le clivage de fond qui oppose les écologistes aux communistes, socialistes ou à la droite, c’est la vision de la croissance. « Les partis de droite comme de la gauche traditionnelle se sont habitués à nous présenter la croissance comme le but si difficile à atteindre d’où, par « ruissellement », découleraient toutes les solutions à nos problèmes : emploi, comptes publics, prospérité universelle », estime Eric Piolle, co-président du groupe.
Ainsi, grâce au vote conjoint de la droite et de la gauche, les élus productivistes attribuent des subventions à des instituts de recherche sur les nano-technologies qui ne respectent pas le principe de précaution.

Plus généralement, les écologistes prônent l’éco-conditionnalité des aides. Ils refusent ainsi certaines subventions versées à des sociétés qui ne s’engagent pas en échange à réduire leurs nuisances environnementales ou sociales. Ils se sont donc opposés au versement de 7 millions d’euros au projet de Center Parcs, un complexe touristique énergivore qui pourrait s’installer sur 200 hectares sur le plateau de Chambaran, en Isère.

Sport-business

Dans le domaine de la culture, la politique socialiste favorise les grandes institutions centralisées dans les métropoles, sans vraie vision d’un aménagement culturel du territoire. Les petites associations, troupes et créateurs qui travaillent dans les territoires les plus éloignés de la culture sont oubliés. C’est pourquoi les écologistes se sont opposés à l’augmentation de subventions à des structures qui en ont déjà beaucoup comme l’opéra de Lyon.
Enfin, les écologistes refusent de subventionner le sport-business, et préfèrent encourager la pratique pour tous. Jusqu’en 2011, la région a apporté son soutien à la candidature d’Annecy aux Jeux Olympiques, laquelle a fini par échouer. Les écologistes se sont opposés à ce projet qui aurait pu accélérer le bétonnage de la montagne.

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