Antisémitisme, fascisme : le Front National toujours en eaux troubles

Sous le couvert d’une expression policée, le groupe FN revendique publiquement les pires attitudes fascistes et antisémites.

A lire les journaux, à voir sa présidente parler de « République » dans les émissions de télévision, on pourrait croire que le Front National aurait rompu avec les idéologies fascistes et antisémites. On aurait tort.

Dans les interventions des élus du groupe FN au conseil régional, au détour de phrases à la courtoisie surannée, l’auditeur attentif entend des horreurs.

Antisémitisme

Ainsi, à l’assemblée plénière de décembre 2011, Bruno Gollnisch faisait-il une proposition au président de la Région : « Je vous dédicacerai prochainement le livre de Mme Anne Kling, La France LICRAtisée », cette organisation de police de la pensée. » C’est la même Anne Kling qui sur son blog fait preuve d’un acharnement obsessionnel contre la communauté juive, ironise sur la Shoah, soutient les négationnistes, répertorie les membres juifs du gouvernement…

C’est aussi en toute discrétion que la même semaine, à la commission permanente, le groupe a atteint le sommet de l’outrance en s’opposant à l’attribution d’une subvention au mémorial des enfants juifs exterminés d’Izieu. Il s’est aussi opposé à une aide au mémorial de la Résistance à Vassieux-en-Vercors.

Fascisme

Dans les interventions, on ne compte plus les citations de Charles Maurras, les clins d’œil à Pétain… A plusieurs reprises, les élus de la majorité se sont indignés du comportement d’Alexandre Gabriac, protégé de Bruno Gollnisch, photographié faisant le salut nazi et rendant hommage à Franco et Mussolini en compagnie de la crème des nostalgiques européens du fascisme le plus immonde.

Ambiguïté

Parfois, on entend aussi les élus FN prendre des positions équivoques, qui ne s’inscrivent guère dans la logique de leur idéologie, si ce n’est pour des raisons difficilement avouables.

Ainsi, en mai 2011, le groupe FN s’était prononcé en faveur d’un vœu déposé par le groupe EELV afin de soutenir l’opération « un bateau pour Gaza » en faveur du peuple palestinien. Il était bien étrange de voir les éternels contempteurs des associations « gauchistes » souhaiter bon vent à un bateau à bord duquel avait pris place Olivier Besancenot. A moins de vouloir semer l’ambiguïté entre défense de la cause palestinienne et antisémitisme.

De même, le groupe se dit attaché « à la totale liberté sur Internet, vecteur essentiel de l’information et du véritable débat démocratique. » Une position bien étrange, quand on sait qu’en France, les seules restrictions de liberté sur Internet ne portent guère que sur la pédophilie, le viol de la propriété intellectuelle et l’incitation à la haine raciale. Rayez les mentions inutiles : comme d’habitude, le FN nous laisse à ce sujet dans la plus totale ambiguïté quant aux véritables motifs de ses prises de position.

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