Le tram-train de l’Ouest lyonnais, un progrès encore incomplet

La gare Saint-Paul à Lyon

Enfin, le tram-train de l’Ouest lyonnais est inauguré. Très attendu, ce nouveau service doit encore progresser pour devenir le projet exemplaire qu’on pouvait en attendre. 

Depuis toujours, le manque de transports collectifs était un handicap important pour tous les habitants de l’Ouest lyonnais. L’arrivée du tram-train, nouveau mode de transport collectif efficace, est donc une excellente nouvelle. « C’est le début d’une réponse aux problèmes de congestion de la circulation qui ne se résoudra pas avec toujours plus de voies rapides », se félicite Jean-Charles Kohlhaas, président de la commission transports au conseil régional.

En effet, avec les autres élus écologistes M. Kohlhaas s’est mobilisé depuis 2004 pour que ce projet voie le jour. La Région a mis plus de 220M€ sur les 300M€ qu’ont coûté le projet. L’objectif était de passer de 6500 à 13000 voyageurs par jour. Il peut même être dépassé si le service est fiable, à forte fréquence et forte amplitude (5h-minuit).

Limitations

Cependant, il manque quelques éléments pour que cet aboutissement soit une vraie réussite. Les performances du tram-train seront inférieures aux prévisions, pour deux raisons principales :

  1. La section à voie unique autour du tunnel des Deux-amants, entre Gorge-de-Loup et Ecully, a été sous-estimée par la SNCF et RFF, qui ont conduit les travaux. Résultat : la ligne aura du mal à supporter un trafic intensif.
  2. Ce matériel ultra-moderne n’est pas utilisé à 100% de son potentiel. En restant dans les standards du réseau ferré national, les trams-trains sont soumis aux règles des autorails en matière de vitesse limite et de distances de freinage, alors qu’ils sont bien plus performants.

La branche de Brignais sera ouverte au tram-train en décembre, comme prévu. En revanche, la branche de Lozanne n’a pas d’échéancier. Les élus du groupe EELV souhaitent une électrification rapide de cette branche.

Mais Jean-Charles Kohlhaas voit plus loin : « Pour que le réseau soit complet, il faut envisager une prolongation de Brignais à Givors sur les voies existantes, ce qui permettra une connexion vers Saint-Étienne. Il faudra aussi étudier une extension de la gare Saint-Paul jusqu’à la Part-Dieu. »

Niveau de service

Enfin, selon les élus EELV, le niveau de service aux usagers pose problème. Sous l’impulsion des écologistes, le conseil régional a en effet défini un « niveau de service et d’accompagnement » qui spécifie les obligations de la SNCF en termes d’information des voyageurs, leur orientation, la distribution de titres de transports, le confort d’attente, la sécurité.

Cet ensemble de critères nécessite une présence humaine significative à bord et en gare, comme l’a confirmé l’assemblée plénière du conseil régional. Or, l’an dernier, la SNCF, sans tenir compte de cet avis, a supprimé de 30 des 50 postes de contrôleurs sur ces lignes, estimant que le tram-train et son système de contrôle par « brigades » comparable à celui des trams lyonnais permet cette évolution.

Aujourd’hui, les négociations Région-SNCF sont encore en cours pour que les moyens humains soient mis à la hauteur du niveau de service attendu par la collectivité. « Si c’est le cas, l’Ouest Lyonnais pourrait faire école pour les trois autres projets de nouveaux TER dans la région urbaine lyonnaise : Sathonay-Trévoux, Lyon-Crémieux et Lyon-Givors », estime Jean-Charles Kohlhaas.

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