POUR UNE QUALITÉ ÉCOLOGIQUE DES REPAS

Par Véronique Rousselle

Le gouvernement vient de décréter, le 30 septembre dernier, qu’afin d’augmenter la qualité de la restauration scolaire, il fallait augmenter le nombre de plats. Nous n’avons pas la même conception de la qualité.

La qualité de la restauration c’est  prioritairement ce qu’il y a dans l’assiette du lycéen chaque jour, afin que le lycéen, grâce à son alimentation, soit en bonne santé.

La qualité, c’est aussi une qualité environnementale par son impact sur l’économie et l’environnement, c’est une qualité  pédagogique d’éducation à l’alimentation.

Les pesticides posent un véritable problème de santé publique. Les études convergent : ils font courir un risque plus élevé de développer des cancers, malformations congénitales, dérèglements endocriniens, problèmes d’infertilité…

Depuis 2004, les régions sont responsables de la restauration dans les lycées. Nous avons donc indirectement une responsabilité de la qualité sanitaire. Le poids de cette responsabilité risque de devenir immense à cause des effets des pesticides sur la santé. Or cette sécurité alimentaire ne sera pas garantie par du local.

Chacun s’accorde à dire qu’il faut du local. Mais une pomme locale avec 28 résidus de pesticides, est-elle meilleure qu’une pomme bio italienne ? Vues les conversions vers l’agriculture bio en Rhône-Alpes, nous pouvons maintenant approvisionner en bio local les lycées. Alors pourquoi nous priver ?

La restauration collective sera un levier pour développer la bio locale et offrir des débouchés aux conversions. L’effet levier d’un choix de bio local sera particulièrement vrai en fruits et légumes, mais aussi en produits laitiers, en viande…

Enfin, s’intéresser à l’impact carbone de la restauration lycéenne implique d’envisager la réduction de la consommation de viande, le local, le bio…

Un lycéen, s’il est informé, comprendra qu’il est impossible que tous les terriens consomment quotidiennement de la viande. Que notre surconsommation implique des élevages intensifs  aux conséquences désastreuses sur la santé, sur l’environnement.

Proposer des produits issus du commerce équitable relève aussi de cette dimension pédagogique.

La restauration lycéenne, c’est donc à la fois un outil d’éducation, un facteur de santé environnementale et un levier sur la production agricole de la région. En cela c’est une question écologique importante.

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