Intervention de Fatiha Benahmed sur le contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles en Rhône-Alpes

En tant que présidente de la commission Emploi et économie, je tiens à saluer le travail fait au titre de la délégation « formation tout au long de la vie » par le Vice-présidentPhilippe Meirieuau sujet du Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles en Rhône-Alpes.

Il s’agit d’un engagement contractuel entre l’Etat et la Région avec l’implication active de l’ensemble des partenaires sociaux qui prouve que, face à des sujets d’importance comme la formation des jeunes, une coopération fructueuse peut se mettre en œuvre entre les différents acteurs concernés malgré la diversité et parfois l’opposition des points de vue initiaux.

Chacun a en effet joué un rôle actif et constructif dont les résultats sont bien visibles dans  les contributions jointes aux annexes de cette délibération et je tiens à saluer l’implication des partenaires sociaux dans ce dialogue. On le voit, la Région accorde une place centrale au dialogue social et ne le considère pas comme seulement réservé à une conception cloisonnée et restrictive de l’économie mais comme un outil de concertation de l’ensemble des acteurs impliqués dans chaque politique.

Le contrat que nous discutons aujourd’hui est une avancée importante. Il me semble essentiel de rappeler, une fois encore, que 100 000 jeunes rhônalpins sont aujourd’hui sans formation ni emploi. Il faut donc prendre cette situation avec tout le sérieux et la gravité qu’elle mérite et tout mettre en œuvre, à tous les niveaux, pour trouver une solution réaliste et positive pour chacune et chacun. Pour ce faire, l’apprentissage est indispensable, à travers chacune des voies de formation proposées, qu’elle soit scolaire ou en apprentissage. Elles sont complémentaires et nous devons veiller à ce qu’aucune ne se développe au détriment d’une autre.

Le Contrat d’Objectifs et de Moyens 2011-2015 pour la modernisation et le développement réfléchis et maîtrisés de l’apprentissage représente une belle illustration de notre vigilance contre de telles dérives. En effet, en tant qu’élue régionale je me réjouis que le dialogue entre la Région et l’Etat ait finalement pu aboutir malgré les difficultés initiales. Mais je tiens à rappeler que notre majorité soutient son Vice-président dans son refus d’utiliser l’apprentissage comme prétexte au démantèlement de l’Education nationale. Sa volonté de soutenir des voies d’apprentissage de qualité qui s’insèrent en complémentarité dans la pluralité des dispositifs pluriels offerts à nos citoyens pour se former doit être saluée et soutenue avec vigueur par notre assemblée.

Je salue d’ailleurs le travail d’insertion en cours d’un volet formation dans le contrat sectoriel artisanat. Cet ajout permettrait de renforcer la formation continue des artisans. L’artisanat comprend nombre d’emplois non délocalisables, souvent hautement qualifiés dans leurs domaines et indispensables au lien social dans nos territoires. Fournir aux artisans en herbe une formation de qualité doit donc être un objectif pour notre Région qui, de ce fait, investit dans l’évolution de notre société vers plus de solidarité entre les citoyens.

Enfin, en tant que présidente de la Commission Economie et emploi, je tiens à rappeler que le lien entre économie et formation est essentiel. Cependant, il faut reste vigilant face à la logique actuelle de professionnalisation de toutes les formations et formes d’enseignement. La professionnalisation ne porte pas, en elle, a priori, d’aspect négatif. Il faut cependant faire attention à sa mise en œuvre. Notre Assemblée, par exemple, doit refuser avec force toute vision adéquationniste entre formation et emploi. La formation ne se réduit pas à l’apprentissage d’un métier pour satisfaire un employeur, sur un temps donné. Nous devons, au contraire, favoriser une conception plus large de l’éducation qui englobe l’acquisition de savoir savoir-faire professionnels, certes, mais également de savoirs et savoir-être à visée culturelle. Seule cette vision de l’Education nous permettra de former les jeunes (et les moins jeunes) à des métiers, mais en leur donnant également les outils nécessaires à l’acquisition d’un esprit critique, indispensable pour développer un comportement citoyen de toutes et tous. Nous avons donc besoin de formations qui soient ouvertes sur le monde et non pas au seul service de l’économie de marché.

Ne l’oublions jamais, former les citoyens à l’avenir est la base si nous voulons anticiper la transformation écologique de l’économie et de la société en général.

Remonter

UA-25684560-1