Donnons à chacun le droit de devenir acteur de la culture

 

Rhône-Alpes bénéficie d’équipements de qualité qui proposent une programmation exigeante : la Villa Gillet à Lyon, la MC2 de Grenoble ou la Comédie de Valence… Mais en-dehors de ces grands centres fortement subventionnés, la politique culturelle de la Région ne reflète pas suffisamment la diversité de la création de Rhône-Alpes.

Aujourd’hui en effet, une politique culturelle ne peut plus être guidée par une obsession de « l’excellence » et du «rayonnement » de quelques artistes éclairant le peuple dans l’obscurité. On ne peut plus se borner à dire, comme le faisait Malraux au siècle dernier, qu’il faut garantir l’accès de tous à l’Art, et nous contenter d’envoyer quelques artistes en mission vers des publics éloignés.

Comme pour l’économie ou la formation, la Région doit avoir dans sa politique culturelle un rôle d’aménageur du territoire et de catalyseur des initiatives. Elle doit rendre l’offre aussi homogène dans sa répartition que diverse dans son approche.

La Région doit revoir ses critères pour faire émerger de nouveaux projets culturels, de nouvelles formes et de nouveaux talents. Le droit à la culture passe par la reconnaissance des pratiques culturelles de chacun et leur rencontre avec la création artistique. Il n’est plus question d’enseigner à quelques-uns, mais de construire ensemble. Il faut donner à chacun la chance de devenir acteur de la culture.

C’est dans ce sens que la Région doit renforcer et généraliser le rôle des médiateurs déjà présents dans les lycées ou les missions locales. Plus que l’accès à l’art, ces médiateurs devront promouvoir la participation des citoyens, le partage, le respect et l’écoute de la diversité. Ils favoriseront le croisement des pratiques entre amateurs et professionnels. La médiation doit être ainsi partie intégrante de toute action culturelle.

La vision que défendent les écologistes est celle d’une culture ouverte sur la société. La Région n’est pas un tiroir-caisse qui finance à l’aveugle des comités de professionnels chargés de déterminer quel créateur mérite d’être aidé. Dans toutes les disciplines, la représentation démocratique doit dialoguer en transparence avec les experts.

Ce dialogue doit être reproduit dans chaque territoire de Rhône-Alpes. Les artistes – professionnels et amateurs -, les responsables d’institutions et les élus doivent travailler ensemble pour élaborer des politiques culturelles locales. Les représentants des différentes disciplines pourraient ainsi sortir de leur isolement et s’identifier comme acteurs d’un territoire.

Ainsi, la Région deviendra un levier de changement. Elle pourra aussi amener ces acteurs de la culture à construire de nouvelles formes d’organisation plus coopératives, plus mutualisées, plus solidaires. Elle pourra envisager des prolongements vers des coopérations internationales. Ainsi, le monde de la culture pourra mettre en œuvre des passerelles intelligentes entre les quelques grandes institutions et la multitude des créateurs rhônalpins.

 

 

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