Intervention de Monique Cosson sur l’Institut National de Recherche Pédagogique

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Ce vœu porte sur la disparition programmée au 1er janvier 2011 de l’Institut National de Recherche Pédagogique. Le projet de son intégration de l’INRP au sein de l’Ecole Nationale Supérieure tel qu’il est actuellement prévu est particulièrement préoccupant.

Il est préoccupant pour plusieurs raisons :

– l’INRP perdrait sa personnalité juridique et son autonomie financière ;

– la France perdrait son outil national de recherche en éducation et le remplacerait par une plateforme sans personnels de recherche permanents et surtout sans la certitude de pouvoir continuer à s’appuyer sur la richesse des initiatives des territoires et des recherches de terrain ;

– le repli sur Lyon ferait de l’INRP un établissement régional dont le service ne couvrirait de plus tous les domaines de recherche : ingénierie pédagogique, expertises, etc.

– en perdant leur spécificité, les programmes de recherche de l’INRP n’émergeraient plus dans l’ensemble des travaux des laboratoires de l’ENS.

Pourtant, les connaissances et savoir faire des nombreux enseignants associés à l’INRP constituent un réseau de compétences, de réflexions et d’actions qu’il est essentiel de préserver. La recherche appliquée dans le domaine pédagogique est un outil indispensable pour construire des réponses adaptées aux difficultés d’appropriation des savoirs et à leur transmission. Cet outil, notre Région en a d’ailleurs déjà bénéficié, avec une grande satisfaction.

De plus, l’intégration à l’ENS actuellement proposée met en péril l’appui à la formation des formateurs, en particulier l’organisation de séminaires ; la veille scientifique et technique de l’INRP et ses richesses bibliographiques.

Nous sommes favorables à une articulation entre l’INRP et l’ENS qui permettrait à ces deux structures leur renforcement et leur complémentarité. Cette option a été proposée par l’actuel directeur dans le rapport qu’il a remis à ses Autorités de Tutelles. Mais la réponse ministérielle transforme cette proposition d’articulation en une intégration qui déstructure l’INRP.

Après la suppression des Instituts de Formation des Maitres, l’attaque continue contre la recherche en pédagogie ! Les jeunes enseignants, en cette rentrée 2010 ont pourtant témoigné de leurs difficultés à assurer et assumer leurs nouveaux métiers. Le besoin de formation, d’information et de soutien pour leur début de carrière est plus que jamais nécessaire. Ne cassons pas davantage notre système éducatif !

C’est la raison pour laquelle, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers régionaux, le groupe Europe Ecologie – les Verts vous invite à voter ce vœu pour demander à l’Etat que l’INRP puisse garder son autonomie et sa spécificité.

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